La canicule est un problème de santé publique comme le prouvent les alertes lancées par le gouvernement et relayées par les médias. De nombreuses actions peuvent être mises en place chez soi pour éviter les fortes températures, mais la journée la plupart des personnes travaillent. Qu’en est-il pour elles ? Que prévoit le code du travail pour préserver la santé des salariés ?
Les employeurs ont l’obligation de protéger la santé des salariés
C’est l’article L 4121-1 du code du travail qui permet de comprendre que les employeurs sont tenus de mettre en place certaines mesures pour éviter à leurs salariés les désagréments et les dangers de la canicule. En effet, celui-ci indique que l'employeur doit prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». Plus loin, on peut lire dans le même article que l’employeur doit veiller à « l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances ». Ces changements peuvent être, par exemple, de fortes températures.
Pourtant, le code du travail reste assez flou. Aucune information ne permet de dire au-delà de quelle température il devient trop difficile de travailler ou quelles mesures exactes l’employeur doit prendre pour protéger la santé de ses salariés. Certains ont donc la chance de profiter de la climatisation tandis que d’autres ont simplement accès à de l’eau potable au robinet. Une situation qui peut étonner, car elle crée nécessairement des inégalités pouvant avoir des conséquences sur le bien-être au travail.
Les salariés les plus malchanceux peuvent utiliser un droit de retrait prévu par l’article L. 4131-1 du code du travail. Encore faut-il pouvoir prouver « un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ».
Plus de précisions mais aussi de dangers pour les salariés du BTP
Les salariés qui se retrouvent le plus souvent dans des situations de danger quand les températures changent et atteignent des niveaux préoccupants sont évidemment ceux du BTP.
Cette fois, le code du travail est un peu plus précis. En effet, en cas de canicule, l’article R 4534-143 indique que « l'employeur met à la disposition des travailleurs de l'eau potable et fraîche pour la boisson, à raison de trois litres au moins par jour et par travailleur ».
Selon l’INRS, des températures au-dessus de 33 °C présentent de réels dangers pour les salariés et notamment ceux qui interviennent sur des chantiers. Ils cumulent, en effet, des facteurs aggravants comme la pénibilité de leur travail ou le fait de rester de nombreuses heures à l’extérieur. Les symptômes peuvent aller du simple désagrément à la mort pour cause de déshydratation ou de coup de chaleur.
Les préconisations sont simples mais importantes à mettre en œuvre comme la rotation des tâches, le travail en heure fraîche, les pauses régulières dans des endroits frais, la proximité des points d’eau… Reste à savoir si les chefs d’entreprises ont conscience du danger que leurs salariés courent à cause de la canicule et sont prêts à agir.