L’association EnVie-Santé vient de déposer un recours devant le tribunal administratif de Paris. Elle souhaite faire abroger un arrêté concernant le chlordécone, un insecticide dangereux pour la santé.
Chlordécone : un insecticide nocif toujours présent dans les sols aux Antilles
Interdit aux États-Unis en 1977 et en France métropolitaine en 1990, le chlordécone a toutefois été utilisé aux Antilles jusqu’en 1993. En effet, une dérogation a été accordée sur place dans le cadre de la lutte contre le charançon du bananier.
Pourtant, le chlordécone est un insecticide nocif pour la santé, on sait qu’il est cancérogène et que c’est un perturbateur endocrinien. Il serait responsable de l’augmentation du nombre des cancers de la prostate aux Antilles. Le taux de ce type de cancers est, en effet, très élevé, deux fois plus important qu’en France métropolitaine, avec 227 cas pour 100 000 personnes en Martinique et 184 en Guadeloupe.
Le chlordécone ayant été utilisé de 1972 en 1993 aux Antilles, on pense qu’il est toujours présent dans les sols et qu’il pourrait y rester encore pendant 600 à 700 ans. Aliments, animaux et végétaux des Antilles peuvent donc contenir des traces de chlordécone.
Un recours pour comprendre et savoir la vérité
L’association EnVie-Santé, soutenue par des députés européens, Michèle Rivasi (EELV) et Younous Omarjee (LFI), souhaite connaître la vérité sur l’affaire du chlordécone. Ils veulent faire abroger l’arrêté déterminant les : « limites maximales applicables aux résidus de chloredécone que ne doivent pas dépasser certaines denrées alimentaires d’origine végétale et animale pour être reconnues propres à la consommation humaine ».
Ils souhaitent également qu’une commission d’enquête parlementaire soit lancée. En effet, pour Michèle Rivasi, il s’agit d’un crime d’État puisque la décision de poursuivre l’utilisation de cet insecticide aux Antilles aurait été prise sous l’influence des : « grosses familles béké des Antilles, qui avaient leurs entrées à l’Elysée et demandaient des dérogations ».
Enfin, l’association EnVie-Santé et les députés demandent que des mesures d’urgence soient prises notamment concernant l’alimentation des femmes enceintes et des enfants en bas âge.