Des chercheurs étudient, par le biais de la chronobiologie, les liens entre horloge biologique et santé. Ils s’intéressent plus particulièrement au développement de la chronopharmacologie afin d’obtenir des traitements plus adaptés à l’organisme humain.
La chronobiologie, c’est quoi ?
La chronobiologie est l’étude des rythmes biologiques du corps humain. En effet, on sait, aujourd’hui, que l’organisme possède une horloge interne jouant un rôle important dans son bon fonctionnement. Hélène Duez, de l’institut Pasteur de Lille, explique : « Cette horloge permet à notre organisme d’anticiper les changements quotidiens prévisibles comme par exemple l’alternance jour/nuit afin d’optimiser les fonctions métaboliques ou immunitaires en les autorisant aux moments les plus propices ».
Cette horloge biologique peut connaître des dysfonctionnements variés ayant des conséquences importantes sur la santé. Les causes de ces problèmes sont, par exemple, le travail de nuit, les prises alimentaires décalées, la lumière la nuit, la mauvaise qualité du sommeil… Ces dérèglements entraînent parfois des pathologies ou en aggravent certaines comme les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète, l’obésité…
La chronopharmacologie : un secteur de recherche en pleine expansion
Si la chronobiologie permet de mieux connaître les liens entre dysfonctionnements de l’horloge biologique et maladies, ce n’est pas sa seule utilité. Effectivement, les scientifiques se penchent aussi sur le développement de la chronopharmacologie. Elle doit assurer la prise en charge des patients en leur proposant des traitements adaptés à l’horloge interne humaine.
Les chercheurs qui travaillent sur le sujet ont déjà pu démontrer que certaines maladies suivent leur propre rythme. Des organes du corps humain ont également leur horloge personnelle, comme le foie, par exemple. C’est ce qu’explique Franck Delaunay, de l’institut de biologie Valrose à Nice : « Cet organe est un carrefour de la rythmicité de notre organisme : ses propres cellules, les hépatocytes, fonctionnent comme des horloges elles-mêmes contrôlées par l’horloge centrale de notre organisme ». Les yeux délivrent également leur secret. Ainsi, Ouria Dkhissi-Benyahya, de l’institut cellules souches et cerveau de Lyon, souligne à leur sujet : « La rétine participe au fonctionnement de l’horloge centrale de notre corps mais elle possède aussi, comme le foie et d’autres organes, sa propre horloge interne[…] ».
Grâce à ces nouvelles connaissances, ces chercheurs espèrent aboutir, sur le long terme, à une meilleure compréhension des maladies en lien avec le rythme circadien. Cela permettrait le développement de médicaments qui pourraient être pris au « bon moment » pour soigner les malades avec une plus grande précision et une meilleure efficacité.