La cigarette électronique et autres inhalateurs de tabac sans combustion sont étrangement absents du programme officiel de l’opération « Moi(s) sans tabac ». Leur efficacité est pourtant de plus en plus démontrée.
Actions de proximité, opérations de communication organisées dans l’espace public ou en entreprise, kit d’aide gratuit distribué aux participants… Tout est prêt pour inciter les Français à arrêter de fumer pendant au moins trente jours dans le cadre de l’opération « Moi(s) sans tabac », une durée choisie car elle « multiplie par cinq les chances d’arrêter de fumer définitivement », selon le ministère.
Il est pourtant une méthode susceptible d’aider les personnes souhaitant arrêter de fumer qui est absente du programme de cette opération. Il s’agit de la vape ou cigarette électronique, dont l’efficacité en tant que dispositif d’aide au sevrage tabagique est de plus en plus démontrée.
D’après le baromètre de l’Union européenne, 10 % des personnes souhaitant arrêter de fumer ont fait confiance à la cigarette électronique en 2014. Elles n’étaient que 3 % en 2012, ce qui montre l’intérêt grandissant des Européens pour ce dispositif. Les proportions de personnes qui ont essayé les patchs de nicotine, ainsi que ceux qui ont tenté d’arrêter sans aucun type d’aide ont quant à elles respectivement baissé de trois et cinq points.
Selon l’enquête européenne, 14 % des fumeurs ont réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique, soit une proportion considérable. Plus de 13 % des sondés affirment que la vape les a aidés à arrêter temporairement, tandis que 20 % d’entre eux ont pu réduire leur consommation de cigarettes traditionnelles grâce à ce dispositif. L’enquête révèle également que la possibilité d’arrêter de fumer ou de réduire la consommation de cigarettes est la principale motivation des vapoteurs. Plus de 67 % d’entre eux mettent en avant cette motivation, bien qu’ils soient également encouragés par le faible prix de la cigarette électronique par rapport aux cigarettes traditionnelles ou par la possibilité de vapoter dans les lieux publics.
Les résultats de l’Eurobaromètre sont confirmés, voire approfondis par d’autres études importantes. Selon l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES), le nombre de personnes ayant essayé l’e-cigarette en France s’élève à 12 millions, soit plus d’un quart de la population. Ils sont 3 millions à l’utiliser régulièrement et 1,5 million à vapoter de manière quotidienne.
Selon l’INPES, 400 000 Français ont arrêté le tabac, au moins temporairement, grâce à la cigarette électronique. Par ailleurs, une très large majorité des vapoteurs (98 %) sont des fumeurs ou des ex-fumeurs, ce qui montre que l’e-cigarette ne constitue pas un risque pour les non-fumeurs. Et, comme le montrait également l’étude européenne, la santé reste la principale motivation des vapoteurs. Plus de 66 % des fumeurs vapoteurs et 80 % des ex-fumeurs utilisent l’e-cigarette car elle est moins dangereuse pour la santé, bien que les facteurs économiques et la liberté d’utilisation soient des arguments également importants.
Ces résultats laissent penser qu’une véritable démocratisation de la cigarette électronique pourrait contribuer à réduire davantage la consommation de cigarettes traditionnelles. Or, après un important succès au moment de son apparition, la vape semble en perte de vitesse, une situation qu’il faudrait probablement rapprocher des nouvelles mesures répressives du gouvernement. En France, les mesures visant uniquement la non consommation semblent l’emporter sur d’autres alternatives efficaces, en particulier la politique de réduction des risques.
En effet, la grande majorité des polluants toxiques du tabac brûlé sont absents de la cigarette électronique, des vaporisateurs de tabac, des inhalateurs libérant de la nicotine et autres produits innovants qui permettent de chauffer le tabac sans le brûler. Ces produits constituent le cœur de nombreuses approches de réduction des risques qui visent à aider les personnes pour qui l’abstinence tabagique se révèle un objectif difficile à atteindre.
On peut ainsi s’étonner de l’absence de ces dispositifs dans le cadre de l’opération « Moi(s) sans tabac ». De nombreux fumeurs pourraient se voir ainsi privés d’une opportunité en or pour réduire, voire arrêter définitivement leur consommation de cigarettes traditionnelles. Ce qui devrait pourtant être l’objectif principal d’une telle opération.
L”absence de communication ciblant la Vape dans cette “action jamais faite auparavant” et “constituant un signal fort et à l”apogée de ce que peut faire notre Ministre en termes de Santé Publique” (je vais rester poli!) est dû à plusieurs raisons.rn – “L”action” du “Moi(s) sans tabac” que la Ministre s”approprie n”est exclusivement basée que sur l’abstinence actée des gens concernés (moi aussi, je peux “actionner fort” en demandant surtout aux autre d”agir, et point n”est utile d”être ministre pour ça).rn – L”aversion plus que notoire que la Ministre entretient envers la Vape empêche celle-ci de la conseiller officiellement comme moyen de sevrage. Elle a en effet interdit par ordonnance d”en faire la “propagande” comme outil de réduction des risques, propagande qui pourrait aggraver la mévente des patchs pharmaceutiques déjà en chute libre.rn – Un soucis de cohérence (c”est humain) entre, d”une part, une interdiction drastique de l”usage de la Vape basée sur “l”exemplarité” et/ou plus récemment “un geste de séduction ou d”appartenance à un groupe”, et d”autre part, la “promotion” d”un système de sevrage possible révolutionnaire inventé dans un garage, et qui n”a rien coûté à personne. Crédibilité politique gravement mise en danger. Inacceptable.rnIl y en a d”autres, moins avouables…