Avec 15 millions de fumeurs quotidiens, la France est le pays d’Europe le plus touché par le tabac. On note toutefois une baisse des fumeurs ces dernières années, en partie due à la cigarette électronique. Cette alternative entre même progressivement dans les habitudes de consommation des Français. Mais alors la cigarette électronique est-elle moins nocive pour la santé que le tabac ? Précisions.
Certaines personnes ayant arrêté la cigarette ne jurent désormais plus que par elle. D’autres fumeurs préfèrent cependant, en l’absence d’études scientifiques fiables, s’en tenir à la cigarette traditionnelle. Sur ce point, il faut reconnaître que les données sur les risques et les bénéfices à long terme de la cigarette électronique sont minces. Les chercheurs se sont en effet penchés sur la question il y a seulement quelques années. Alors que savons-nous actuellement sur la cigarette électronique ? Est-elle réellement moins dangereuse que le tabac ? On fait le point.
Que contient la cigarette électronique ?
Ce qui est particulièrement dangereux dans la cigarette traditionnelle, ce sont les produits de la combustion du tabac. A la différence de son homologue classique, la cigarette électronique ne contient pas de tabac, n’a pas de combustion et ne crée pas de fumée. En effet, les liquides pour cigarette électronique, composés principalement de propylène glycol, de glycérine végétale, d’arômes et de nicotine, sont chauffés à 60°C, contre 850°C dans une cigarette classique. A bonne température, les liquides se transforment en vapeur d’eau que l’utilisateur inhale.
Cependant, bon nombre de liquides contiennent et/ou entraînent la production de substances potentiellement cancérigènes (l’acroléine), voire clairement cancérigènes (le formaldéhyde). Le nombre et la quantité de ces substances dépendent toutefois du type de cigarette électronique utilisé ainsi que des caractéristiques des e-liquides. Notons également que la quantité de nicotine inhalée est sensiblement la même.
La e-cigarette est-elle néfaste pour la santé des fumeurs ?
Selon les données scientifiques, la cigarette électronique peut modifier le fonctionnement des cellules à court terme. Les conséquences à long terme de ces altérations restent encore à déterminer. De plus, on ne dispose toujours pas d’étude démontrant l’existence d’un lien entre ces modifications cellulaires et le développement de cancers chez l’homme.
Il y a toutefois des preuves solides. Tout d’abord, l’usage de la cigarette électronique avec nicotine entraîne logiquement des symptômes de dépendance. De plus, le rythme cardiaque accélère suite à l’inhalation de nicotine. L’utilisation de la e-cigarette dans des lieux clos augmente aussi les concentrations en particules et en nicotine dans l’air ambiant. Quelques rapports affirment également que les vapeurs rehaussent la pression artérielle.
Le vapotage est-il moins dangereux que le tabagisme ?
La e-cigarette réduit l’exposition de l’utilisateur à un grand nombre de substances toxiques et cancérogènes. Il est prouvé que la fumée de tabac contient plus de 4 000 substances, dont 80 sont cancérigènes (goudron, monoxyde de carbone, particules fines solides…). Ces produits toxiques sont inexistants dans les vapeurs de la cigarette électronique. L’absence totale de tabac et de combustion rend donc le vapotage moins néfaste. Ainsi, d’après l’Agence de santé publique anglaise, la cigarette électronique serait 95% moins nocive que le tabac. Le Haut Conseil de santé publique (HCSP) estime même que la e-cigarette peut être considérée comme une aide pour arrêter de fumer.
Par contre, il n’existe aucun rapport scientifique affirmant que l’usage concomitant de la cigarette électronique et de la cigarette traditionnelle permettrait d’améliorer la santé des fumeurs à court terme. On ne dispose pas non plus de données concernant la réduction des risques à long terme. Les scientifiques ont cependant prouvé que les substances contenues dans la vapeur favorisent le stress oxydatif, facteur jouant un rôle dans le développement de certaines maladies (cancers, affections dégénératives, maladies cardio-vasculaires, maladie d’Alzheimer…). Les composés présents dans la fumée de cigarette traditionnelle sont néanmoins plus propices au stress oxydatif.