A Genève, la conférence sur les produits chimiques et les déchets dangereux a décidé de soumettre cinq nouveaux produits à la réglementation internationale. Elle ne s'est pas prononcée sur l'amiante, devant l'opposition de deux des principaux producteurs, la Russie et le Zimbabwe.
Près de 160 États se sont réunis à Genève du 28 avril au 10 mai pour une triple conférence des conventions qui gèrent ces produits chimiques dangereux au niveau de l'environnement. Trois conventions règlent la gestion des produits chimiques et les déchets dangereux sur le plan environnemental : la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POP) qui règlemente les produits toxiques s'accumulant dans les organismes, la Convention de Rotterdam qui régit les importations/exportations de produits chimiques dangereux, majoritairement des pesticides, et la Convention de Bâle qui contrôle les mouvements des déchets dangereux entre les pays et leur élimination.
« Ajouter ces produits à nos listes est une excellente chose, car ils sont connus pour leurs effets nocifs », a déclaré Jim Willis, le Secrétaire exécutif des trois conventions.
Un retardateur de flamme, le HBCD (hexabromocyclododecane), a été inscrit dans la liste des polluants organiques persistants (Convention de Stockholm). Son utilisation et sa production ont été interdites avec une période aménagée de 5 ans pour le HBCD contenu dans les polystyrènes utilisés pour isoler les bâtiments. Ce produit très utilisé dans la construction, les sièges de voiture et l'électronique impacte sur le développement des enfants en perturbant leur système hormonal. Il s'agit de la 23e substance programmée pour une élimination totale par la Convention de Stockholm, à laquelle 179 États ont adhéré.
Quatre autres produits chimiques, le méthyle Azinfos (pesticide), le PentaBDE et l'OctaBDE (tous deux retardateurs de flamme) ainsi que le PFOS (produit chimique industriel) ont été soumis à la Convention de Rotterdam. Leurs exportations ne seront désormais autorisées que si les pays récepteurs y consentent, en connaissance de cause quant aux risques pour la santé et pour l'environnement.
La conférence n'a pas réussi à se mettre d'accord sur l'amiante chrysotile suite à l'opposition des deux principaux producteurs, la Russie et le Zimbabwe et sur une préparation pesticide avec paraquat, un désherbant très toxique, suite à l'opposition de l'Inde. La Suisse est déçue que les négociations pour ces deux produits n'aient rien donné. Avec d'autres pays intéressés, elle va chercher une solution pour que ces produits nocifs du point de vue de la santé environnementale soient soumis à la Convention de Rotterdam.
Avec trois conventions sur la gestion des produits chimiques et les déchets dangereux sur le plan environnemental siègeant à Genève, la Suisse est devenue le centre de compétences de la politique environnementale dans le domaine des produits chimiques et des déchets dangereux.