La Côte d’Ivoire vient d’inaugurer neuf cliniques et deux services médicaux d’urgences. La particularité de ces nouvelles installations ? Leur mobilité. La Première dame ivoirienne, Dominique Nouvian, espère ainsi venir en aide à une frange de la population qui n’avait auparavant pas accès aux soins.
Cela va sans dire, mais ira encore mieux en le disant. Une population en meilleure santé est plus productive, obtient de meilleurs résultats en matière d’éducation et de formation, s’adapte plus facilement au changement de son environnement et peut plus facilement contribuer au développement de sa société. L’amélioration de l’état de santé de tous les citoyens est non seulement un droit, mais aussi une condition indispensable à la croissance économique et le développement.
« Donner un accès équitable aux soins »
C’est un principe que la Côte d’Ivoire ne semble heureusement pas oublier. Malgré ses performances économiques exceptionnelles, le pays sait que le développement ne sera complet que s’il s’accompagne d’une amélioration de l’accessibilité des citoyens à des soins de qualité. Le gouvernement ivoirien vient ainsi de lancer neuf cliniques mobiles et deux services médicaux d’urgences mobiles (ambulances). Composés de laboratoires d’analyses biomédicales, de postes de radiologie, de cabinets dentaires et ophtalmologiques, de salles d’accouchement et de CPN ainsi que de salles de consultation de soins de base, ces cliniques et ambulances sont là pour répondre aux besoins spécifiques des populations, en particulier celles qui sont confrontées à des difficultés d’accès aux services de santé publique.
« Ces cliniques mobiles représentent une véritable avancée dans la prise en charge médicale de nos concitoyens, et je suis convaincue qu’elles seront d’une grande aide pour les populations », a déclaré la Première dame ivoirienne, Dominique Nouvian, lors du lancement du projet le mercredi 12 octobre dans les jardins du CHU de Cocody. Pour Mme Nouvian, ce projet permettra de « donner un accès équitable aux soins de santé à tous. Une équipe médicale compétente pourra venir jusqu’aux malades, avec le matériel adéquat en vue de leur porter assistance », a-t-elle ajouté.
Inégalité de traitement
La ministre de la santé et de l’hygiène publique, Raymonde Goudou Coffie, a pour sa part précisé que « ces cliniques mobiles auront pour mission d’assister les populations dans les zones de silence et en cas de sinistres et catastrophes ». Elles participeront également aux activités promotionnelles de santé telles que la sensibilisation de masse, les campagnes de dépistage, l’éducation à l’hygiène et le déroulement des stratégies avancées en vaccination, accouchement et mobilisation sociale. Les neuf cliniques et deux ambulances présentées début octobre représentent un coût total de 2 milliards de F CFA, mais selon Mme Goudou Coffie, l’investissement total s’élèvera à 5 milliards de F CFA lorsque 20 autres cliniques viendront renforcer cette première vague.
La Côte d’Ivoire s’attaque ainsi à un certain nombre de problèmes dont l’importance est régulièrement soulignée par les experts. Construits majoritairement entre les années 1960 et 1980, de nombreux établissements de santé ne sont plus suffisamment équipés pour répondre aux besoins de la population ivoirienne. Ils disposent de peu de moyens pour assurer le transport médicalisé de leurs patients et manquent souvent de médicaments. Qui plus est, leur répartition irrégulière sur le territoire national fait que les habitants des petites villes et des campagnes ont du mal à trouver des spécialistes dans divers soins de santé, notamment des centres de radiothérapie ou de santé mentale.
Initiatives privées
Les unités mobiles mises à la disposition de la population devront apporter un soulagement aux populations qui en ont le plus besoin. Elles sillonneront les 20 régions sanitaires selon un chronogramme établi et diffusé auprès des autorités administratives et des représentants des directions régionales et départementales de la santé. Mais des efforts supplémentaires seront sans doute nécessaires pour venir à bout des obstacles qui empêchent de nombreux Ivoiriens d’accéder aux soins.
Dans ce contexte, la fondation Children of Africa, présidée par Dominique Nouvian, s’est fixé l’objectif d’aider les populations à bénéficier de soins de santé adéquats. En octobre 2015, la fondation a permis de doter un centre de santé de la localité de Koua-Kouassikro, dans le département de Tiébissou, d’une ambulance, d’équipements biomédicaux, de fournitures et de matériel de salubrité et d’hygiène. Children of Africa est à l’origine de nombreuses campagnes et actions visant à améliorer la santé et l’accès aux soins des Ivoiriens, en particulier des populations les plus démunies. Preuve que les initiatives privées et associatives peuvent renforcer les efforts publics pour faire face aux importants défis que doit relever le pays en matière de santé.