Conflits d’intérêts et experts : la Cour des comptes souligne le manque de transparence

Un nouveau rapport de la Cour des comptes met en avant le manque de transparence concernant les conflits d’intérêts des experts sanitaires travaillant avec les agences gouvernementales.

Conflits d’intérêts et experts sanitaires

La Cour des comptes vient de publier un nouveau rapport sur le thème des conflits d’intérêts et des experts. En effet, elle souligne les graves manquements en matière de transparence de certains d’entre eux, malgré la déclaration de liens d’intérêts que tous les experts, auprès des agences de l’État, doivent remplir.

Malheureusement, ce document semble ne pas être pris réellement au sérieux. Certains experts ne l’ont pas rempli, ont omis des informations ou leurs déclarations contiennent des anomalies. Ni les agences gouvernementales ni les experts ne semblent donc très intéressés par les questions de transparence visant à lutter contre les conflits d’intérêts.

Les résultats de la Cour des comptes

Quelques chiffres du rapport de la Cour des comptes à ce sujet peuvent éclairer sur la situation actuelle. Ainsi, 8 % des déclarations sont manquantes et 22 % contiennent des anomalies. Défaut d’actualisation ou données mal chiffrées, les erreurs sont variées et prouvent surtout qu’aucune vérification n’est faite.

Pour la Cour des comptes, il est nécessaire de mieux définir la notion d’expert, d’harmoniser les procédures et de vérifier si les déclarations sont correctement remplies, véridiques et actualisées.

Le cas du pneumologue Michel Aubier

Le pneumologue Michel Aubier, très médiatisé ces derniers jours, est un bon exemple du problème souligné par la Cour des comptes. En effet, le 16 avril 2015, ce dernier a été appelé en tant qu’expert pour répondre aux questions de la commission d’enquête sur le coût économique et financier de la pollution de l’air. Il devait donner son avis sur les effets de la pollution sur la santé. Il aurait ainsi minimisé l’impact du diesel sur les problèmes de santé. C’est, d’ailleurs, un discours qu’il tient régulièrement dans les médias. Problème : il est également employé par Total en tant que médecin conseil. Le conflit d’intérêts, dans ce cas, illustre tout à fait les inquiétudes de la Cour des comptes.

Un manque de transparence aux conséquences graves

Le manque de transparence des experts sanitaires peut avoir de graves répercussions. En effet, les conflits d’intérêts ont des conséquences sur la véracité des informations données aux agences de santé gouvernementales. Cela peut amener certaines commissions à faire fausse route durant leur enquête et donc à rendre des rapports erronés. N’oublions pas que c’est sur la base de certains de ces rapports que des décisions politiques sont prises en matière de santé publique !