Les bisphénols, dont le plus courant est le bisphénol A, sont à nouveau montrés du doigt par les chercheurs. Plusieurs études récentes viennent renforcer l’idée qu’ils sont mauvais pour la santé et qu’ils devraient être bannis des processus de fabrication des contenants alimentaires.
Les bisphénols au quotidien
Les bisphénols sont particulièrement appréciés de l’industrie, surtout le bisphénol A (BPA). En effet, ce composé organique est peu cher et très facile à utiliser, on le retrouve donc dans de nombreux produits en contact avec l’alimentation comme, par exemple, sur les parois intérieures des boîtes de conserve ou dans les cannettes.
On trouve également du bisphénol dans certains documents imprimés comme les billets de banque, les tickets de caisse, les reçus de cartes bleues… Enfin, c’est l’un des composants du polycarbonate. Ce matériau est utilisé dans de nombreux objets en plastique du quotidien comme les CD, les bouteilles en plastique, les lunettes…
On voit donc que les bisphénols sont présents partout dans notre vie. Pourtant, cela fait déjà plusieurs années qu’on les soupçonne d’être mauvais pour la santé.
Le bisphénol lié à des problèmes de santé
Une nouvelle étude française vient de paraître. Elle montre que le bisphénol A pourrait augmenter les risques d’obésité.
On avait déjà, par le passé, identifié d’autres conséquences du bisphénol sur la santé comme des risques accrus de fausse couche ou d'hypertension. Les dangers de l’utilisation du bisphénol ont, d’ailleurs, été pris au sérieux puisque, depuis 2010, il est interdit, en France, de fabriquer des biberons en utilisant ce produit. Depuis 2015, ce sont toutes les boîtes et les bouteilles à usage alimentaire qui ne doivent plus contenir de bisphénol A dans leur fabrication.
Aujourd’hui, l’industrie utilise donc les bisphénols F et S en remplacement du bisphénol A. C’est le cas, par exemple, pour la fabrication des biberons. Mais une seconde étude récente montre que le bisphénol S serait tout aussi dangereux que le A.
Il faut savoir, qu’en réalité, tous les bisphénols ont la même structure moléculaire. Selon René Habert, professeur à l'université Paris Diderot : « Il n'y a aucune raison d'en autoriser certains et pas d'autres ». Donc, l’interdiction du bisphénol A devrait valoir pour les autres types de bisphénols.
Les chercheurs français souhaitent d’ailleurs, aujourd’hui, faire reconnaître les bisphénols comme des perturbateurs endocriniens potentiels afin que ces derniers soient utilisés avec la plus grande précaution.