Du sucre à la place de l'aspirine au Havre, aux antibiotiques en Afrique… l'OMS lance l'alerte : les médicaments contrefait progressent à grande vitesse sur toute la surface du globe.
D'après l'Organisation mondiale de la santé, un médicament sur dix serait contrefait. Tous les types de produits sont touchés, même les plus importants, parfois vitaux pour certains patients, comme pour les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète, le paludisme.
Il suffit d'imaginer un homme atteint de diabète prendre ce qu'il pense être de l'aspirine, mais qui est en réalité du sucre ou pire, du poison, pour s'imaginer les dégâts d'un tel trafic. Il suffit de se projeter dans l'une de ces fabriques de faux médicaments pour avoir une idée des conditions dans lesquels ils sont fabriqués et du niveau d'impuretés ou de substances toxiques qu'ils contiennent.
Un médicament sur deux vendu sur internet est une contrefaçon
Le risque est énorme, partout dans le monde. A l'heure où une multitude de sites internet proposent à la vente tous les médicaments imaginables, le nombre de ces contrefaçons est énorme. D'après l'OMS, on parlerait de 50 % de contrefaçons vendues par internet.
Aujourd'hui, les douanes saisissent plus de médicaments que de cigarettes. Le business est encore plus fleurissant que celui de la drogue. Les profits s'envolent jusqu'à 75 milliards de dollars en 2010.
Contrôles renforcés et prises géantes
Normal que les labos pharmaceutiques veuillent soutenir les autorités afin de ralentir cette invasion de faux produits. Tous les moyens sont bons. Boîtes scellées, codes barres, hologrammes sur les emballages… En tout, 29 grands groupes ont signé un partenariat avec Interpol.
Ce n'est pas encore suffisant. Fin mai, au Havre, un million de sachets d'aspirine contenant du sucre ont été saisis aux douanes. En juin, 550 millions de doses de médicaments contrefaits, potentiellement mortels, pour un total de 206 millions d'euros, ont été saisis en dix jours, en Afrique. Là où le taux de médicaments illicites dépasse l'entendement. Entre 30 et 70 % des doses sont contrefaites selon le pays. Elles proviennent de Chine ou du Moyen-Orient.
Pour Christophe Zimmerman, coordinateur de la lutte anti-contrefaçon à l'OMD, « ces trafiquants sont des vendeurs de mort, on peut parler de crime contre l'humanité. »