Selon une étude, publiée par l’école des hautes études de santé publique de Rennes, le confinement a évité de nombreux décès dus au coronavirus, mais également une situation sanitaire qui aurait été très difficile à gérer pour les hôpitaux.
Coronavirus : un confinement qui a évité le pire
Jonathan Roux et Clément Massonnaud de l’école des hautes études de santé publique (EHESP) de Rennes ont rendu publique une étude permettant de mieux comprendre l’utilité du confinement. En effet, ils présentent une série de données inédites qui montrent les effets positifs de cette période sur le nombre de malades et de morts dus au Covid-19, en France. Ainsi, au total, sans confinement, 60 000 personnes seraient décédées dans les hôpitaux.
Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistiques à l’EHESP, qui a coordonné cette étude, précise au journal Le Monde : « Dans notre modèle, le nombre de décès quotidien double tous les quatre à cinq jours à partir du 19 mars, et atteint 10 000 morts le 19 avril ».
L’étude indique également que 23 % de la population aurait été touchée par le coronavirus sans confinement. 670 000 personnes malades auraient été hospitalisées, dont 140 000 cas graves. Les hôpitaux auraient donc eu besoin d’au moins 100 000 lits de réanimation.
Des chiffres bien plus importants que ceux constatés depuis le début de la mise en place des règles de confinement et de distanciation sociale et qui ne prennent pas en compte toutes les données. En effet, les chercheurs indiquent ne pas avoir calculé les décès qui auraient eu certainement lieu si les hôpitaux avaient été débordés et les morts survenues à domicile ou dans les Ehpad.
Pour Pascal Crépey : « Ces résultats enterrent définitivement l’idée qu’on aurait pu laisser le virus se propager, en se disant : une fois qu’on l’aura tous eu, on sera débarrassé. » Enfin, il conclut sur une note positive, dans Ouest France, en soulignant à propos du déconfinement du 11 mai que celui-ci est : « encore réaliste, au rythme actuel de la décrue de l’épidémie, pourvu qu’il n’y ait pas de relâchement d’ici là ».