La manière dont le coronavirus va évoluer dans le temps et la question de sa saisonnalité sont des sujets qui intéressent de près les scientifiques. Mais la réponse n’est pas aisée à obtenir tant les facteurs extérieurs et le comportement humain ont une incidence sur le développement de la maladie.
Coronavirus : la question de la saisonnalité au cœur des recherches
Connaître la saisonnalité d’un virus est un élément important. Cela permet, en effet, de mieux lutter contre celui-ci et ainsi de diminuer le nombre de personnes touchées par la maladie. Concernant le coronavirus, les chercheurs tentent donc de trouver une réponse à cette question, mais pour le moment de nombreux doutes subsistent.
C’est ce que démontre l’Inserm qui a pu interroger différents spécialistes sur ce sujet. C’est le cas, par exemple, de Chiara Poletto, chargée de recherche en épidémiologie et systèmes complexes à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique, à Paris. Elle explique ainsi les difficultés à obtenir une réponse claire à ce sujet : « Il est très difficile de modéliser la saisonnalité d’un virus, car cette dernière dépend de nombreux facteurs ». Elle rappelle qu’il s’agit de facteurs directs et indirects comme la température, le comportement humain, l’exposition au soleil… Pour elle, il est donc : « […]difficile de proposer des scénarios, car il reste beaucoup d’inconnues, qui auront une influence importante sur la dynamique de diffusion du virus ».
Pour autant, Bruno Lina, virologue au Centre international de recherche en infectiologie de Lyon, propose une hypothèse. Selon lui, il est possible de comparer le coronavirus à : « […] des virus qui possèdent des caractéristiques similaires : la plupart des virus à infection respiratoire ont un comportement homogène et suivent une saisonnalité ». Il complète en soulignant que : « Quand l’immunité collective sera suffisante, le virus devra s’appuyer sur d’autres facteurs pour continuer de circuler, notamment la saisonnalité et les comportements humains qui y sont liés. Il existe 99,9 % de risque que ce virus ne disparaisse pas après avoir fait le tour de la planète ».
L’hiver : saison plus propice aux virus
On sait que la saison froide est une période favorable à la diffusion des virus saisonniers. Il est donc possible que la Covid-19 réapparaisse, dans les prochaines années, à partir de la fin de l’automne pour entamer un cycle saisonnier, comme le fait la grippe, par exemple. Cette théorie semble plausible comme l’indique Bruno Lina : « […]c’est sans doute la raison pour laquelle l’épidémie est actuellement si explosive dans les pays d’Amérique du Sud : l’introduction du virus a coïncidé avec la fin de l’automne et le début de l’hiver. »
Mais, de son côté, Éric D’Ortenzio, médecin épidémiologiste et coordinateur du réseau REACTing, également interrogé par l’Inserm, rappelle que : « […]avant de parler de saisonnalité, il ne faut pas oublier que la pandémie bat toujours son plein, et que le virus est encore présent sur le territoire français[…] ». Il souligne donc l’importance de la prévention : « […]lavage des mains, port du masque, gestes barrières… Ces comportements doivent être conservés et appliqués en toutes saisons ! »