Les autorités sanitaires du monde entier ont les yeux rivé sur le nouveau coronavirus, désormais appelé MERS-CoV, qui pose un réel problème : le risque d'épidémie mondiale est assez élevé, bien que les recherches tendent à estimer le risque de pandémie moins important que celui du virus responsable du Syndrome Respiratoire Aigu Sévère, le SRAS.
SRAS et MERS deux virus mais pas la même dangerosité
Le SRAS est apparu en 2003 en Asie et avait fait près de 800 morts lors de l'épidémie qu'il avait entraînée. Très dangereux, le SRASav ait inquiété les autorités de santé à cause de la facilité avec laquelle le virus se propageait d'homme à homme. Pourtant, de nouvelles informations tendent à dire qu'il est moins dangereux que le nouveau coronavirus.
Le MERS (Middle-East Respiratory Syndrome) est, quant à lui, apparu en 2012 en Arabie Saoudite, le pays le plus touché par l'épidémie avec 47 cas confirmés et une trentaine de décès liés à cette infection. En France, sur deux cas confirmés, un patient est décédé des suites de cette maladie.
L'étude publiée sur The Lancet confirme la dangerosité du virus Mers-Cov en ce qu'il a un taux de décès de 50 % (45 décès sur 90 cas confirmés d'après les données de l'OMS), mais il est moins susceptible de donner lieu à une pandémie mondiale.
Deux virus qui s'attaquent au système respiratoire
Le virus du SRAS et le nouveau coronavirus MERS s'attaquent tous deux aux voies respiratoires ce qui donne des symptômes très similaires, essentiellement de la fièvre et de la toux. Mais contrairement au SRAS, le MERS évolue rapidement vers une insuffisance respiratoire.
Cette distinction, opérée par le professeur Ziad Memish, directeur de l'étude et ministre de la Santé en Arabie Saoudite, est fondamentale pour comprendre la dangerosité du nouveau coronavirus par rapport à son cousin asiatique.
En effet, le SRAS avait touché 8 000 personnes et seulement 10 % en sont décédées alors que le MERS semble entraîner beaucoup plus de décès. Ce dernier s'attaque particulièrement aux organismes déjà faibles, comme des malades chroniques ou des personnes âgées, et touche principalement des hommes qui représentent 96 % des cas confirmés.
Contagion et risque à La Mecque
Ce qui permet aux autorités de santé de moins s'inquiéter du MERS que du SRAS est que son taux de contagion d'homme à homme est beaucoup plus faible que celui du SRAS. Pourtant, cette nouvelle étude a mis en évidence l'existence d'une contagion bénigne par le MERS chez des enfants ou du personnel hospitalier.
Il est donc possible que la pandémie éclate plus rapidement que prévu, notamment en octobre lorsque l'Arabie Saoudite verra arriver des millions de pèlerins à La Mecque, pour le pèlerinage annuel islamique.
L'OMS n'a pas, pour l'instant, demandé que les autorisations de voyages soient réduites, même si l'Organisation Mondiale de la Santé déconseille le voyage aux personnes à la santé fragile et aux personnes âgées, plus susceptibles d'être contaminées par le virus.
De son côté, les autorités d'Arabie Saoudite ont pris les devant refusant les visas à ces catégories de personnes afin de limiter au plus possible les risques de pandémie.