Les deux pays ont confirmé leur engagement conjoint contre un fléau qui, malgré d’importants progrès, continue de peser sur le continent africain.
Les progrès de l’Afrique dans son « long combat » contre le paludisme ont été « nombreux » et « impressionnants », constatait Afrique renouveau l’an dernier. « Entre 2000 et 2015, le taux de mortalité lié à la maladie en Afrique a chuté de 66 % dans tous les groupes d’âge. Chez les enfants de moins de cinq ans, qui sont les plus vulnérables, les décès ont chuté de 71 %, passant de 694 000 à 292 000 », se félicitait le magazine de l’ONU.
La Côte d’Ivoire n’a pas été étrangère à ce succès. D’après les chiffres du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), les décès liés à cette maladie infectieuse sont passés de 4 431 en 2016 à 3 222 en 2017. Le nombre de cas constatés est quant à lui passé de 4 152 065 en 2016 à 3 557 891 en 2017. Selon le Dr Antoine Tanoh Méa, directeur coordonnateur du PNLP, « ces bons résultats ont été possibles grâce aux dispositifs mis en place par les autorités sanitaires ivoiriennes pour réduire, voire éliminer le paludisme dans le pays ».
Le Dr Tanoh Méa faisait notamment référence à la distribution de 15 millions de moustiquaires imprégnés à longue durée auprès des ménages ivoiriens en 2017 et la dotation de tous les centres de santé publics de 2 093 hémoglobinomètres. Le responsable a en outre rappelé que le traitement du paludisme simple est gratuit dans toutes les structures sanitaires publiques de Côte d’Ivoire.
Engagement conjoint
Des actions particulièrement efficaces, à en croire les informations de l’ONU. En effet, les progrès « impressionnants » dans l’usage des moustiquaires, ainsi que l’intensification rapide des diagnostics et la plus grande disponibilité des médicaments « ont permis à une population bien plus nombreuse d’accéder sans attendre à un traitement ».
L’ONU souligne également l’importance des partenariats et projets de financements établis au niveau mondial à partir des années 2000, dont le partenariat Roll Back Malaria (RBM) lancé par l’OMS, l’Unicef, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale (BM).
Une stratégie que le pays d’Alassane Ouattara a également su développer. Dans le cadre de l’Initiative présidentielle américaine contre le paludisme (PMI), un partenariat a été conclu entre Washington et Yamoussoukro en septembre dernier.
Ce plan d’action est le fruit de deux semaines de travail conjoint entre les autorités des pouvoirs nationaux et régionaux ivoiriens. La diversité des acteurs mobilisés devrait contribuer à apporter « une réponse coordonnée » contre le paludisme, selon le vœu de Marie Ahmed, directrice du Bureau santé de l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
La Côte d’Ivoire, un partenaire incontournable
Lancée en mars dernier, l’Initiative présidentielle des États-Unis contre le paludisme prévoit l’investissement de 13 milliards de F CFA (25 millions de dollars) durant sa première année de mise en œuvre. Dirigé par l’USAID, le programme souhaite apporter une assistance technique sur l’étendue du territoire et un appui matériel dans sept régions de l’est de la Côte d’Ivoire.
L’engagement américain vient ainsi s’ajouter aux efforts du gouvernement ivoirien et le soutiennent d’autres partenaires internationaux, notamment le Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria. Pour l’ONU, la détermination des responsables politiques des pays où le paludisme est endémique est indispensable pour endiguer la maladie, mais elle doit être accompagnée de l’engagement financier des partenaires étrangers.
En renforçant ses stratégies de prévention et de prise en charge du paludisme, la Côte d’Ivoire se donne les moyens de combattre efficacement la maladie et se pose en partenaire incontournable des agences et des puissances étrangères pour intervenir dans la région.