Alors que la couverture maladie universelle couvre obligatoirement l’ensemble des Ivoiriens depuis le 1er juillet 2019, la mutualité sociale se généralise progressivement. Et ce n’est pas tout : conformément au RSTI mis en place en 2020, les travailleurs indépendants bénéficient désormais d’une protection sociale, au même titre que les salariés.
Une mutualité sociale pour 1,5 million de citoyens
Jeudi 21 octobre, à l’occasion des Journées de présentation de la Plateforme de Lomé, organisées par l’Agence ivoirienne de régulation de la mutualité sociale (AIRMS) et le Programme d’appui aux stratégies sociales (PASS), Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, a annoncé que plus de 1,5 million d’Ivoiriens bénéficiaient de la mutualité sociale. La Plateforme de Lomé est le fruit de la conférence de Lomé de janvier 2019, portant sur le “Pari de la mutualité pour le 21ème siècle” et sous l’égide de l’Association internationale de la mutualité (AIM), en collaboration avec la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Ce document a permis de mettre en avant le rôle déterminant des mutuelles dans la couverture santé des pays ouest africains. Un renforcement indéniable de la protection sociale.
“La plateforme de Lomé est un creuset de recommandations fortes, qui interpellent à la fois les pouvoirs publics et les mutuelles sociales”, a déclaré le ministre. Alors que les premiers sont chargés de définir un ensemble de mesures destinées à favoriser le développement de la couverture sanitaire, les mutuelles ont un objectif bien précis : promouvoir la santé à travers la solidarité, l’entraide et la prévoyance. Vaste projet…
Pour Colette Koné, ancienne directrice générale de l’AIRMS, la mutualité répond à de nombreux défis : “la délégation de gestion aux mutuelles sociales, l’associations des mutuelles, la définition des politiques publiques de santé, la formation des mutuelles dans la gestion du bien commun, l’offre de soins de qualité à des coûts accessibles à tous, la continuité des prestations en cas de crise sanitaire telle que celle de la Covid-19 qui a impacté négativement le fonctionnement des mutuelles sociales, etc.”. Mais cette mesure phare n’est pas unique dans la politique sociale mise en place par le gouvernement d’Alassane Ouattara.
Nouveaux avantages pour les travailleurs indépendants
Depuis plusieurs semaines, une caravane d’enrôlement de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) parcourt le pays en quête de travailleurs indépendants. Un statut qui touche la majorité active de la population ivoirienne : artisans, commerçants, agriculteurs, etc. Soit 7 millions de personnes. L’objectif ? Permettre aux travailleurs non assurés de profiter d’une assurance santé, grâce au nouveau Régime social des travailleurs indépendants (RSTI). Une protection qui ne touchait jusque-là que les salariés du privé et les fonctionnaires.
“La bonne nouvelle a commencé en 2019, quand le Gouvernement a bien compris l’importance de couvrir cette population et a pris une ordonnance. La CNPS a tout fait pour sa mise en œuvre effective depuis 2021. Nous avons commencé une première phase d’enrôlement, de présentation auprès de la population. Nous avons à peu près 50 mille personnes enrôlées” explique Serge Dibi, Directeur des projets de la CNPS.
Ces dernières bénéficient ainsi de revenus payés en cas d’accident, maladie ou congé maternité. Ajouter à cela une pension de retraite à vie, avec une réversion aux ayants-droit, en cas de décès. En outre, grâce au lancement d’une application, les assurés peuvent également accéder à l’ensemble des informations relatives à ce projet : cotisations à payer, modalités d’accès aux prestations, simulations en fonction des catégories socio-professionnelles, etc. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, “la loi permet au travailleur indépendant quel que soit son âge d’entrer dans ce régime”, a précisé Serge Dibi.