Une étude concernant un vaccin contre le sida fait déjà beaucoup parler d’elle, avant même sa publication. Véritable découverte scientifique ou éclat de communication ? Le débat fait rage !
Hier et aujourd’hui, le fameux vaccin contre le sida de Biosantech
L’année dernière déjà, la société marseillaise Biosantech avait fait parler d’elle. En effet, cette dernière travaille sur un vaccin contre le sida et, en octobre 2015, elle avait, lors d’une conférence de presse, fait part de premiers résultats très encourageants selon l’entreprise. Problème, ces résultats n’avaient pas été validés par la communauté scientifique par le biais d’une publication ou d’un comité de lecture comme il est courant de le faire. De nombreux spécialistes avaient, alors, grincé des dents en annonçant qu’il était impossible pour eux de valider ou d’infirmer quoi que ce soit à partir d’un dossier de presse !
À cette époque, Corinne Treger, présidente de Biosantech, s’était défendue en expliquant qu’elle n’allait pas attendre des mois que la communauté scientifique cautionne ses résultats. L’entreprise état, en effet, pressée de faire parler d’elle et de montrer son avancée sur son vaccin contre le sida, notamment pour obtenir des financements. Ils finiront, d’ailleurs, par les obtenir par le biais du crowdfunding.
Aujourd’hui, le cas se répète à nouveau. Depuis plusieurs jours, de nombreux articles élogieux reprennent les informations de Biosantech concernant son étude sur ce fameux vaccin contre le sida, qui doit paraître dans le journal Retrovirology.
La société Biosantech en fait-elle trop ?
Le professeur Jean-François Delfraiss, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) s’est exprimé dans le Figaro indiquant : « Il n'existe aucune donnée en faveur de ce candidat vaccin. Quelle que soit la dose administrée, aucune différence significative entre les doses de vaccin n'apparaît, notamment en matière de résultats sur la charge plasmatique virale. De plus, il n'existe aucune donnée solide sur l'effet de ce vaccin sur les cellules infectées et le DNA proviral ».
Alors, coup de communication ou véritable avancée en matière de lutte contre le Sida ? La future publication de l’étude nous le dira peut-être. En attendant, Biosantech va à l’encontre de tous les codes de la communauté scientifique en matière de communication et engendre, par la même occasion, de nombreux détracteurs à un projet qui pourtant donne un espoir contre cette maladie !