L’Union européenne a annoncé mercredi 24 avril un nouveau déblocage d'une quarantaine de millions d’euros pour lutter contre la crise alimentaire au Tchad, au Mali et en Mauritanie. Ce financement a été approuvé par la commission des budgets du Parlement européen.
Cette aide financière se répartit comme suit : plus de trente millions d'euros pour tout le Sahel dont huit millions d'euros pour le Tchad ainsi que douze millions d'euros pour le seul Mali.
La zone sahélienne se voit attribuée une trentaine de millions d'euros pour lutter contre la malnutrition qui frappe notamment les populations infantiles.
Selon l'UE, les fortes inondations au Nigéria au second semestre 2012 ont d'une part contraint la population à se déplacer et d'autre part ralenti la création de stocks alimentaires. De ce fait, le nombre de rations alimentaires est faible.
Parmi la trentaine de millions d'euros d'aide financière destinée à la ceinture sahélienne, huit millions seront destinés au Tchad dans le cadre du « Programme alimentaire mondial » qui permettra à 425 000 personnes de profiter de denrées alimentaires pendant quatre mois, à partir de juin prochain.
Au Mali l'apport est de douze millions d'euros, que justifie l'intervention militaire française dans le pays. Il s'ajoute aux cent millions déjà alloués au Mali pour financer l'aide humanitaire.
L'annonce de l'Union européenne de venir en aide aux populations sahéliennes touchées par une crise alimentaire intervient alors qu'à Nouakchott, la capitale mauritanienne, une réunion du groupe Sahel Plus se tient et vise l'examen de programmes pour affronter au mieux la situation des réfugiés et déplacés au Sahel.
« Au Sahel, vingt millions de personnes sont actuellement victimes d’une situation alimentaire « grave », selon Tadateru Konoé, président de la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
L'homme affirme que la santé de « bien des communautés au Sahel est compromis[e] par la fragilité des infrastructures et des systèmes de santé » alors que « le risque d'épidémies est accru par la mauvaise qualité de l'eau et des systèmes d'assainissement, la malnutrition et le manque de personnel de santé ».
En plus des peuples du Sahel déjà touchés par cette crise alimentaire, la commission européenne destinée à l'Aide humanitaire et à la Protection civile informe que dix millions de personnes sont actuellement menacées par une pénurie alimentaire dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest.