La prolifération des cyanobactéries devient de plus en plus problématique. En plus d’être la cause de décès d’animaux, elle peut générer d’importants troubles de santé pour les êtres humains.
Qu’est-ce que les cyanobactéries ?
Les cyanobactéries sont des micro-organismes qui évoluent dans les végétaux, le sable, mais aussi dans les étangs et les lacs. On les reconnaît facilement, car elles dégagent une odeur nauséabonde et elles modifient la couleur de l’eau. Cette dernière devient alors verte ou rouge. Ces organismes sont présents naturellement dans la nature, mais ils deviennent dangereux pour les écosystèmes (incluant les poissons, les animaux et les êtres humains) lorsqu’ils prolifèrent en trop grande quantité.
Il existe plusieurs types de cyanobactéries : benthiques ou planctoniques. Elles produisent différents genres de toxines qui peuvent avoir de graves conséquences pour la nature. On peut ainsi observer une mortalité importante des poissons dans certaines zones touchées par ces micro-organismes. On a aussi enregistré le décès de plusieurs animaux (chiens, bétails, animaux sauvages) ayant bu de l’eau envahie de cyanobactéries.
Les cyanobactéries : un risque pour la santé des êtres humains
L’être humain peut également être touché par la contamination de l’eau par ces micro-organismes. Ainsi, comme l’indique l’Anses, la consommation d’eau polluée par des cyanobactéries peut : « représenter un risque pour la santé de l’Homme et des animaux […] ». La transmission peut aussi se faire à travers : « la baignade ou des activités nautiques par exemple […] », mais également : « via la consommation de denrées animales ou végétales elles-mêmes contaminées avec l’eau […] ».
En ce qui concerne la mortalité humaine, l’Agence de santé se veut rassurante. Elle souligne qu’en France : « aucune intoxication humaine létale associée aux cyanotoxines n’a été enregistrée ». Pour autant, au Brésil, le décès d’une soixantaine de personnes a été enregistré, dans les années 90, suite à une contamination liée aux cyanobactéries.
Des cas d’intoxication sont recensés par les centres antipoison, en France. Néanmoins, l’Anses estime que le nombre enregistré est : « […] probablement très sous-estimé du fait d’un manque de connaissance de ce phénomène par le grand public et de symptômes peu spécifiques, qui de plus peuvent disparaître rapidement et ne font pas nécessairement l’objet d’un signalement par la population aux médecins et autorités sanitaires ». Les symptômes générés sont variés et parfois assez communs. Il s’agit de problèmes gastro-intestinaux, de fébrilité, d’irritations cutanées, de troubles hépatiques et neurologiques.
Pour quelles raisons ces micro-organismes prolifèrent-ils de plus en plus ?
En ce qui concerne le développement des cyanobactéries, on sait qu’il est lié à l’apport de certains nutriments dans l’eau. Ces micro-organismes aiment les niveaux élevés de phosphore et d’azote. Ces derniers peuvent être générés par le compost, les effluents des élevages, les engrais, les eaux usées non traitées, les boues de station de traitement… Les changements climatiques ainsi que les périodes de sécheresse ou de fortes pluies semblent également renforcer le phénomène.
La pollution engendrée par certaines activités humaines et le réchauffement climatique sont au cœur du problème de prolifération des cyanobactéries. Le phénomène allant en s’accroissant, il pourrait devenir un véritable problème de santé publique.