Un nouveau scandale sanitaire vient d’éclater au grand jour concernant le médicament Dépakine. Il met en cause le laboratoire Sanofi, mais également le gouvernement qui se défend dans un communiqué.
La Dépakine, un médicament dangereux pour les fœtus
Hier, le Canard Enchainé a lancé une attaque sérieuse contre le laboratoire Sanofi et le gouvernement. Le journal indique, en effet, que 10 000 femmes enceintes auraient été traitées avec de la Dépakine, un antiépileptique, entre 2007 et 2014. Pourtant, depuis 2006, les médecins sont censés être informés de la dangerosité de ce médicament au moment de la grossesse.
Pire encore, les soupçons concernant ce traitement ne datent pas de 2006. Dès les années 80, des études indiquent que la Dépakine peut entraîner des troubles du développement, comme le souligne l’APESAC (Association d’Aide aux Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anti-Convulsivant) sur son site. C’est, en fait, l'acide valproïque, principe contenu dans la Dépakine, qui pose problème et a de nombreux effets graves sur le développement du fœtus.
Sanofi et le gouvernement savaient…
Il est reproché au laboratoire Sanofi, mais également au gouvernement, d’avoir traîné dans la communication concernant les méfaits du médicament, voire même de vouloir cacher certaines informations. Ainsi, le Canard Enchainé indique que les familles victimes de la Dépakine n’ont pas accès à l’étude réalisée par l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). L’un et l’autre se défendent donc chacun de leur côté.
Sanofi, dès le mois de février 2016 et suite à une enquête de l’IGAS indique sur son site : « […]nous avons toujours fait preuve de proactivité, sous le strict contrôle des autorités de santé, pour actualiser, en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques, l’information sur les possibles effets indésirables liés à l’utilisation du valproate de sodium[…] ».
De son côté, le gouvernement a rapidement publié un communiqué suite à l’article du Canard Enchaîné. Il se défend de cacher l’étude de l’ANSM et souligne que : « La procédure observée est à l’image de la transparence et de la réactivité dont fait preuve le ministère sur le sujet, en particularité dans ses relations avec les représentants des victimes ».
Pour l’APESAC, le défaut d’information est clair !
Pourtant, pour l’APESAC, il y a eu un réel défaut d’information durant toutes ces années. Marine Martin, présidente de l’association, témoigne ainsi à la radio : « L'Agence de santé a couvert le laboratoire en continuant à donner l'autorisation de mise sur le marché du produit. Donc il y a une complicité des différents gouvernements qui se sont succédé. Donc la responsabilité de l'État et du laboratoire est énorme dans ce scandale sanitaire ».
Maître Joseph-Oudin, avocat de l’APESAC, complète en expliquant : « Dire qu’un médicament est déconseillé en cas de grossesse n’a rien à voir avec le fait de prévenir une femme qu’elle a une chance sur deux de mettre au monde un enfant autiste ».