Entre juillet 2012 et juin 2013, les dépassements d'honoraires ont augmenté de 1,7 % chez les ophtalmologistes, gynécologues et pédiatres, soit deux fois plus que l'inflation sur la même période (0,9 %).
Une hausse significative des dépassements d'honoraires
Selon une étude publiée le 25 septembre 2013 par UFC-Que Choisir, les dépassements d'honoraires de l'ensemble des ophtalmologistes, gynécologues et pédiatres ont encore augmenté. Pour Mathieu Escot, chargé de mission santé d'UFC, « La période de crise économique et de stabilité de revenus des ménages, ainsi que le discours du gouvernement sur la limitation des dépassements auraient pu peser en faveur d'une modération des tarifs, il n'en est rien ».
Cette étude s'appuie sur les données de ces trois spécialités, renseignées sur les bases de l'assurance-maladie. L'association a ainsi observé une hausse de 0,7 % chez les ophtalmologistes, 1,5 % chez les gynécologues et 7 % chez les pédiatres. Chez les pédiatres, le montant moyen du dépassement d'honoraires est passé de 17 à 18,20 %.
Une extension inquiétante du phénomène de dépassements d'honoraires
En un an, 45 % des médecins de ces trois spécialités ont augmenté leurs tarifs, 19 % les ont baissé. Les 36 % dont les tarifs sont restés stables inquiètent cependant également l'UFC : l'association a constaté une « discrète systématisation des dépassements élevés ».
Par ailleurs, l'UFC s'inquiète de voir les jeunes opter pour les honoraires libres. 69 % des gynécologues installés en 2013 ont ainsi décidé de pratiquer les dépassements d'honoraires. Chez ceux qui sont partis à la retraite, ils n'étaient que 51 %. Cette hausse est également visible chez les médecins des deux autres spécialités.
Cette hausse des dépassements d’honoraires s'observent notamment dans les villes moyennes et petites, elle est moins importante dans les grandes villes. L'UFC souligne là une extension du phénomène. Selon M. Escot, « il y a là un signe de ras le bol tarifaire des patients et au-dessus de 60€ la consultation ils jugent que ce n’est plus acceptable ».
Un système de rémunération à réformer
Pour l'association, des réformes radicales sont nécessaires. « On ne peut plus garder ce vieux système en s’accommodant des dépassements d'honoraires, qui font que de moins en moins de personnes ont accès aux soins », affirme Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir.
Pour enrayer les dépassements, l'Assurance maladie a négocié en octobre 2012 la mise en place de contrats d'accès aux soins. Toutefois, peu de médecins ont opté pour ce système. En outre, selon l'association, le tarif maximum fixé reste trop élevé pour être contraignant. Pour que l'accord soit appliqué, il fallait qu'un tiers des médecins éligibles, soient 8300, aient signé un contrat . Au 24 septembre, l'Assurance-maladie recensait 7900 signataires.