La Commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) souhaite mettre en place le déremboursement de quatre traitements anti-Alzheimer. Des syndicats de médecins sont, d’ailleurs, favorables à cette décision.
Quatre médicaments anti-Alzheimer sur la sellette
Aricept, Reminyl, Exelon et Ebixa, voici les quatre médicaments qui viennent de recevoir un avis défavorable de la part de la Commission de la transparence de la HAS. La commission vient de déclarer que le service médical rendu par ces traitements, mais également leurs génériques, était « insuffisant ». Cela signifie qu’ils ne devraient plus du tout être remboursés.
Des associations et des patients déconcertés par cette annonce
Les associations France Alzheimer ou LECMA-Vaincre Alzheimer ont réagi dans les médias contre ce déremboursement arguant que de nombreux patients bénéficient de ces traitements et en ont besoin pour lutter contre la maladie. De plus, il n’existe pas réellement d’alternatives thérapeutiques à ces médicaments.
France Alzheimer souligne ainsi : « Un signal négatif et dangereux à toutes les personnes malades qui bénéficient de ces traitements et à toutes celles qui sont engagées dans une démarche de diagnostic ».
Des médecins qui approuvent cette décision
Pourtant du côté des médecins, certains syndicats approuvent ce déremboursement comme la FMF, MG France ou l'Union généraliste. Cela fait même plusieurs années que certains d’entre eux clament haut et fort que ces médicaments sont plus dangereux que bénéfiques.
En cause, certaines molécules qui favoriseraient dangereusement les risques cardio-vasculaires alors que les bénéfices de ces médicaments ne sont pas clairement reconnus par différentes études menées sur le sujet. Si certains patients connaissent une amélioration les premiers temps, celle-ci n’est pas durable alors que les risques cardio-vasculaires se font ressentir rapidement.
Un choix également financier
Si la Commission de la transparence de la HAS vient de prendre cette décision, c’est pour souligner le manque d’efficacité de ces quatre médicaments, mais pas seulement, car il faut également prendre des décisions en matière de finances. En effet, la maladie d’Alzheimer, qui touche environ 900 000 personnes en France et dont on découvre 225 000 nouveaux cas par an, est une pathologie qui coûte très cher en matière de remboursement.
Il est donc nécessaire de faire les bons choix budgétaires, dès aujourd’hui, car il est à parier que le système de santé actuel aura de nombreuses difficultés à soutenir financièrement les malades d’Alzheimer au vu de la forte progression de la pathologie en France. Ces quatre médicaments, au bénéfice-risque discutable, sont donc les premiers à faire les frais de ces décisions financières.