L’Institut Curie tente une expérience originale, et qui pourrait bien faire ses preuves, celle d’entraîner des chiens à détecter le cancer du sein grâce à leur odorat.
Le flair des chiens pourrait détecter les cancers
Plusieurs études, à travers le monde, se sont déjà intéressées à l’odorat des chiens dans la recherche active contre le cancer. Ainsi, des chiens ont déjà été testés sur la détection du cancer de la prostate à partir de traces odorantes laissées dans les urines. D’autres ont pu mettre à profit leur excellent flair pour trouver des cancers du poumon, avec un taux de réussite de 70%.
C’est donc suite à ces résultats encourageants que l’Institut Curie et Jacky Experton ont pu mettre en place le projet Kdog qui a pour objectif de vérifier si l’odorat des chiens est susceptible d’identifier les cancers du sein.
Un entraînement inédit pour des chiens
Ainsi, depuis septembre 2016, Thor et Nykios, des bergers malinois de deux ans, sont l’objet de toutes les attentions de Jacky Experton, leur dresseur, qui leur fait suivre un entraînement spécifique et inédit.
Actuellement, ils poursuivent la phase de mémorisation. Nykios est entraîné à reconnaître des composés odorants extraits de tumeurs du sein et déposés sur un tissu duveteux. Thor, quant à lui, doit reconnaître des odeurs du cancer à partir de tissus imprégnés de la transpiration de la peau du sein de patientes atteintes de ce type de cancer.
Pour cela, les chiens doivent se rendre dans une pièce aménagée spécifiquement à l’usage de cette étude. On y trouve quatre trompettes sur lesquelles sont vissés des bocaux qui contiennent les échantillons fournis par l'Institut Curie. Ils effectuent 15 passages par jour.
Pour ne pas perturber les résultats, les chiens travaillent séparément et personne, mis à part le dresseur, ne peut pénétrer dans la salle avec eux. Les séances sont filmées pour pouvoir être analysées. À terme, Thor et Nykios devront échanger leur place afin que les scientifiques puissent confirmer les résultats de cette étude.
Un procédé pouvant aider les pays en voie de développement
Isabelle Fromantin, qui pilote cette étude pour l'Institut Curie, et Jacky Experton, souhaitent pouvoir démontrer que l’odorat des chiens est efficace pour détecter le cancer du sein. Pour eux, une telle découverte permettrait de trouver une nouvelle forme de dépistage, moins coûteuse et mobile.
Ce type de dépistage pourrait alors être utilisé dans des pays en voie de développement ou dans des zones sinistrées, manquant d’infrastructures médicales et de moyens.