Le parquet de Paris vient d’ouvrir une information judiciaire concernant le scandale de la Dépakine. Des juges d'instruction vont donc enquêter sur l’affaire afin de définir les responsabilités de chacun.
Dépakine : un nouveau scandale sanitaire !
Composée de valproate de sodium, la Dépakine est un traitement utilisé contre l’épilepsie qui est, aujourd’hui, au cœur d’un nouveau scandale sanitaire. En effet, début août 2016, le Canard Enchaîné publiait des informations indiquant que plus de 10 000 femmes enceintes auraient été traitées, entre 2007 et 2014, avec ce médicament alors que sa dangerosité sur le fœtus était connue depuis 2006.
Depuis cette publication, le ministère de la Santé a reconnu que 14 322 femmes avaient utilisé ce traitement entre 2007 et 2014. Il a mis en place un fond d’indemnisation pour les mères et leurs enfants touchés par des séquelles graves et définitives.
Le parquet de Paris ouvre information judiciaire
Le parquet de Paris vient donc d’ouvrir une information judiciaire et poursuit ainsi les premières investigations, débutées en septembre 2015. Des juges d'instruction vont être amenés à enquêter sur cette affaire sur une période allant de 1990 à 2015. Leur objectif : définir les responsabilités de chacun dans le scandale sanitaire lié à la Dépakine.
L’instruction a été ouverte sur le motif de « tromperie sur les risques inhérents à l'utilisation du produit et les précautions à prendre ayant eu pour conséquence de rendre son utilisation dangereuse pour la santé de l'être humain », et éventuellement « tromperie aggravée et blessures involontaires ».
Pour l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales), qui a rendu un rapport en février 2016, Sanofi, mais aussi l'agence du médicament (ANSM) ont fait preuve d’une « faible réactivité » qui n’a pas permis d’informer correctement le personnel médical et les femmes enceintes sur les risques liés au médicament pendant la grossesse.