Pour faire avancer la recherche médicale, l'agence spatiale française a décidé d'envoyer des souris dans l'espace, le vendredi 19 avril, pour observer les conséquences d'un voyage spatial à la fois sur les systèmes cardio-vasculaire, musculaire et osseux. Il s'agit d'une première mondiale.
Le CNES (Centre National d'Etudes Spatiales) et l'agence spatiale française, en coopération avec la Russie, ont envoyé 15 souris astronautes dans l'espace depuis le cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan). Il s'agit d'un voyage spatial d'un mois, dans un biosatellite automatique BION en orbite autour de la Terre, qui, mené par le CNES, a pour but de faire avancer la recherche médicale.
Cette mission spatiale tend à rendre compte des conséquences fonctionnelles d'un voyage spatial sur le système cardio-vasculaire et sur le système musculaire et osseux. Actuellement, seule la recherche spatiale offre une inactivité physique extrême au long cours, pour pouvoir étudier les effets de la sédentarité. Des avancées sont attendues sur plusieurs plans : recherche médicale et physiopathologie, ostéoporose, syndrome métabolique.
Pour cinq souris, il est question d'observer la pression artérielle et la fréquence cardiaque avant, pendant et après le voyage spatial. Le docteur Marc-Antoine Custaud du laboratoire de Biologie Neurovasculaire et Mitochondriale Intégrée (BNMI, CNRS/INSERM) sera chargé d'analyser les données recueillies pour une meilleure compréhension des dysfonctions cardio-vasculaires qu'engendre la gravité.
Deux autres chercheurs (CNRS/INSERM) étudieront les conséquences du vol spatial pour les os d'une part, pour les muscles d'autre part, des souris astronautes.
Enfin, le système cardio-vasculaire ainsi que le système musculaire et osseux de souris astronautes lors de l'atterrissage, dans un mois au Kazakhstan, seront observés afin de comprendre les processus métaboliques et cellullaires en jeu dans les mécanismes d'adaptation.
« Ce suivi permanent, rendu possible grâce à un système de télémétrie adapté par le CNES pour être fonctionnel dans l’espace et compatible avec le biosatellite, est une première mondiale », soulignent les scientifiques. Les résultats de ces travaux de recherche seront envoyés à des laboratoires français.