Le parlement a voté pour un changement majeur concernant les règles du don du sang. En effet, à partir de mars 2022, les hommes homosexuels pourront donner leur sang sans condition.
Don du sang et homosexualité : une discrimination prend fin
Depuis 1983, les règles concernant le don du sang pour les hommes homosexuels sont différentes de celles mises en place pour le reste de la population. Tout d’abord interdit, le don du sang a ensuite été soumis à certaines conditions pour les homosexuels. Ainsi, à partir de 2016, ils devaient témoigner d’une période d’abstinence sexuelle d’un an pour pouvoir être donateur. En 2020, cette période a été ramenée à quatre mois.
Dès le 16 mars 2022, une nouvelle étape sera donc franchie puisque plus aucune condition ne régira les dons du sang pour les hommes homosexuels. Cette décision permettra de mettre fin à une discrimination liée à l’orientation sexuelle.
Don du sang et VIH
Si, depuis 30 ans, la question du don du sang et des homosexuels fait débat, c’est que cette discrimination a été mise en place pour minimiser les risques de transmission du virus du sida. Elle ne concerne donc que les hommes, car les taux d’incidence du VIH sont plus importants pour eux que pour les femmes lesbiennes.
Mais aujourd’hui, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, indique, à ce propos, ne pas prévoir une hausse des transmissions du VIH par transfusion. Il souligne que : « ce niveau du risque baisse régulièrement depuis des décennies ».
La législation française en retard au niveau mondial
Dans le monde, de nombreux pays ont déjà pris la décision d’ouvrir le don du sang aux homosexuels sans condition comme, il y a peu de temps, l’Angleterre, et, bien avant en Europe, l’Italie, l’Espagne ou le Portugal. On peut aussi citer des pays comme le Costa Rica, l’Argentine, le Brésil, Israël et la Russie.
La France, elle, se devait de prendre une décision suite aux plaintes des associations de défense des homosexuels, mais également des conclusions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). En 2015, celle-ci avait déclaré que la législation française était : « susceptible de comporter à l’égard des personnes homosexuelles masculines une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ».