Doomscroller, c’est-à-dire faire défiler les pages de contenus sur son smartphone sans discontinuer, se révèle être une pratique néfaste. En effet, il s’agit d’une habitude mauvaise aussi bien pour la santé physique que mentale, comme le montre une étude.
Doomscroller : un geste pas si anodin…
Les propriétaires de smartphone le savent bien, il est facile de rester des heures derrière l’écran de son téléphone. Effectivement, si, au départ, on prend son appareil en main pour faire une recherche, regarder ses notifications ou surfer sur les réseaux sociaux, il arrive fréquemment que l’on se mette à scroller. On fait donc défiler les contenus en s’éloignant souvent de son objectif initial. Les nombreuses informations qui s’affichent sur l’écran captent alors notre attention et nous incitent à scroller sans s’arrêter, c’est ce que l’on appelle doomscroller. Un geste qui paraît anodin prend alors des proportions qui deviennent dangereuses pour la santé psychique et physique.
Doomscroller peut se pratiquer dès le saut du lit jusqu’au coucher. Bien souvent, les informations collectées sont négatives, sujettes à débat, voire fausses. Elles peuvent démoraliser et être la source de désinformation. Les adolescents sont particulièrement touchés par ce problème. Ils peuvent ainsi passer de nombreuses heures sur l’écran de leur smartphone à doomscroller d’une manière compulsive.
Consommation excessive d’actualité et de réseaux sociaux
Une étude, parue dans Health Communication, souligne parfaitement bien les problèmes liés au fait de doomscroller. Ainsi, 1 100 adultes américains ont été interrogés sur leur manière de consommer les actualités. Il s’avère que 16,5 % d’entre eux ont présenté des scores de consommation gravement problématiques et 27,3 % ont signalé des niveaux modérément problématiques. En parallèle, 27,5 % ont obtenu des scores assez bas et 28,7 % n’ont montré aucun problème de consommation d’informations. L’étude révèle aussi que 74 % d’entre eux ont déclaré avoir des problèmes de santé psychique alors que 61 % ont indiqué avoir des problèmes physiques.
Les réactions face à l’actualité sont assez différentes selon les personnes. Elles peuvent parfois entraîner de la déprime, l’isolement social et également une perception erronée du monde. Il devient alors : « sombre et dangereux ». Les chercheurs indiquent aussi que les personnes stressées par les informations ne se déconnectent pas toujours. Au contraire : « un cercle vicieux peut se développer[…] ». Elles sont alors : « davantage attirées, obsédées par les informations » et « plus elles vérifient les informations, plus cela commence à interférer avec d’autres aspects de leur vie ».
Il faut également savoir que les réseaux sociaux influencent tout autant les utilisateurs en les incitant à doomscroller d’une manière compulsive. Leurs algorithmes sont, en effet, conçus pour retenir l’attention et donner envie d’obtenir toujours plus d’informations.
Stopper le doomscrolling, pas l’information
Pour mettre fin au doomscrolling, il est conseillé, non pas d’arrêter de s’informer, mais plutôt de réapprendre à consommer différemment l’actualité. Contrôler le temps passé sur son smartphone en s’imposant des moments précis pour aller lire l’actualité ou surfer sur les réseaux sociaux, peut être une façon d’agir. Désactiver les notifications pour ne pas être interpellé au cours de la journée peut aussi être une bonne idée.
Enfin, il est primordial d’habituer les adolescents à utiliser leur smartphone d’une manière plus saine, lors de certaines plages horaires. Cela peut éviter les addictions liées aux téléphones intelligents, les états dépressifs, les maux physiques et l’isolement social qui parfois touchent les plus jeunes.