Les investissements dans le domaine de l’e-santé, en France, ont été plus conséquents en 2022 qu’en 2021. Pourtant, des modifications importantes sont à noter. En effet, les levées de fonds concernent beaucoup moins de start-ups. On constate également un désengagement des fonds généralistes.
E-santé : moins de start-ups soutenues pour plus d’argent investi
L’année 2022 a été marquée par une transformation notable en matière d’investissement dans le domaine de l’e-santé, en France. Effectivement, seules 39 start-ups ont été soutenues par les investisseurs, en 2022, contre 67, en 2021, comme le constate Mind Health. Néanmoins, le ticket médian a été plus conséquent puisqu’il a presque triplé d’une année sur l’autre. Il a, en effet, atteint jusqu’à 7 millions d’euros en 2022, alors qu’il était de 2,5 millions d’euros, en moyenne, depuis 2018.
Ainsi, les start-ups françaises de l’e-santé ont pu collecter 1,16 milliard d’euros en 2022. En 2021, les entreprises françaises du secteur avaient levé 138 millions d’euros de moins.
Il faut également savoir que neuf start-ups de l’e-santé ont été particulièrement avantagées par les tours de table. Elles ont ainsi levé 82,9 % des montants investis. On peut d’ailleurs citer quelques exemples de levées particulièrement importantes réalisées par Doctolib (500 millions d’euros), Alan (183 millions d’euros), Padoa (80 millions d’euros) et Diabeloop (70 millions d’euros).
Le retour des fonds spécialisés en e-santé
Les différences entre 2022 et les années précédentes peuvent se comprendre par la volonté des investisseurs à préférer des projets consolidés.
De plus, on constate également un retour des fonds spécialisés en e-santé sur le marché au détriment des fonds plus généralistes. C’est ce que constate Valéry Huot, en charge de l’activité Venture-Santé digitale chez LBO France. Il explique qu’au moment de la crise sanitaire : « les fonds généralistes ont souhaité investir dans le secteur de la santé par intérêt voire spéculation, en se disant qu’il était prometteur ». Néanmoins : « face à la complexité du secteur, qui implique des connaissances à la fois techniques et médicales, aujourd’hui, ils reculent ».
Télémédecine : la chute libre ?
Le domaine de la télémédecine a, par contre, connu une mauvaise année en matière d’investissement. En effet, seules quatre start-ups ont été gagnantes lors des tours de table contre 17 en 2021.
La crise de la Covid-19 avait permis au secteur de tirer son épingle du jeu. Néanmoins, en 2022, il a subi les effets des débats politiques et des évolutions légales concernant la téléconsultation.