La Commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) préconise le déremboursement de quatre médicaments anti-Alzheimer, mais Marisol Touraine, ministre de la Santé, s’y oppose.
Dérembourser ou non quatre médicaments anti-Alzheimer ?
La semaine dernière, la Commission de la transparence de la Haute Autorité de santé a rendu un avis défavorable concernant quatre médicaments réservés aux malades d’Alzheimer. Selon la commission, le service médical rendu par l’Aricept, le Reminyl, l’Exelon et l’Ebixa est insuffisant. Cette conclusion implique normalement que les quatre médicaments ne soient plus remboursés par l’assurance maladie.
Au moment de cette annonce, certaines associations d’aide aux malades d’Alzheimer ont vivement réagi en se positionnant contre la démarche de déremboursement. Des médecins ont, quant à eux, marqué leur approbation. En effet, certaines molécules, contenues dans ces différents médicaments, sont considérées comme dangereuses. Elles peuvent notamment être la cause de graves problèmes cardio-vasculaires. Le déremboursement est donc, pour eux, une avancée positive.
Mettre en place un protocole de soins
Marisol Touraine a donc décidé de trancher le débat. Lors d’une interview radio, elle a affirmé : « Il n'y aura pas de déremboursement dans l'état actuel des choses ». Elle souhaite : « mettre en place un protocole de soins élaboré par les scientifiques en lien avec les associations de patients ».
En effet, ces médicaments restent, aujourd’hui, la seule alternative thérapeutique existante. Ils permettent de créer un lien entre les patients atteints d’Alzheimer et les médecins. Ils ont donc permis d’identifier des malades, de les prendre en charge et d’assurer un suivi régulier.
Mais cette décision de la ministre de la Santé fait grincer des dents certains spécialistes, comme Philippe Nicot, médecin généraliste, qui se demande s’il est bien sage d’exposer les malades d’Alzheimer à des effets secondaires si graves. Il souligne : « Tolérer de tels effets secondaires en l’absence de bénéfice constitue une maltraitance envers des patients particulièrement vulnérables ». Le déremboursement aurait peut-être permis à une majorité d’entre eux de stopper la prise de ces médicaments dont le bénéfice-risque est jugé peu positif, voire même dangereux !