Aux États-Unis, il sera désormais possible de financer des études se servant de virus mortels pour faire avancer la recherche. Une décision qui divise le monde scientifique.
La levée d’un moratoire sur les virus mortels
Depuis 2014, aux États-Unis, un moratoire interdit le financement des projets de recherche impliquant l’utilisation de virus pandémiques. Cette interdiction a été prise suite à plusieurs accidents et infractions concernant l’emploi de souches de virus mortels.
Mais les National Institutes of Health (Instituts américains de la santé) viennent de mettre fin à ce moratoire. Le financement de ce type de projets et la recherche vont donc pouvoir reprendre, notamment concernant trois maladies : le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), le MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) et la grippe.
Faire avancer la science, malgré les risques…
Les Instituts américains de la santé espèrent que la fin de ce moratoire permettra de mieux étudier les virus en incitant les financements de tels projets. Les scientifiques pourront comprendre la manière dont les virus se développent et évoluent afin de mettre en place des traitements efficaces contre ces derniers. Ils pourront étudier les virus tels quels, mais également les faire évoluer. Ainsi, ils auront la possibilité de les rendre plus forts et virulents qu’ils ne le sont actuellement. Et c’est cette possibilité qui inquiète certains chercheurs.
En effet, des risques de propagation existent si les protocoles de sécurité ne sont pas respectés. C’est, d’ailleurs, ce qui s’est déjà déroulé en 2014 au Centers for Disease Control and Prevention. En effet, 75 travailleurs avaient été exposés à l’Anthrax à cause d’une erreur de protocole. La même année, des fioles du virus de la variole avaient été trouvées dans un réfrigérateur non sécurisé de l’Institut national de la santé du Maryland.
Si certains scientifiques pensent que les erreurs du passé vont permettre d’améliorer les protocoles de sécurité, d’autres expriment leurs doutes comme l’épidémiologiste Marc Lipsitch. Il affirme : « Un humain est meilleur pour propager des virus qu’un aérosol ». Il souligne également que, malgré les protocoles mis en place, rien ne pourra jamais empêcher une erreur humaine.