La fécondation in vitro (FIV) est pratiquée dans de nombreux hôpitaux de France, mais jusqu'à présent il n'y avait pas de données concrètes sur les performances de ces infrastructures. C'est chose faite, pour la première fois dans l'histoire. Des données rendues publiques par l'agence française de biomédecine.
Les associations de patients demandaient depuis longtemps que ces données soient rendues publiques, afin que les couples désirant réaliser une FIV puissent se repérer.
Ce n'est pas un classement des hôpitaux
L'Agence de la biomédecine (ABM) est claire sur ce point : ces chiffres ne sont pas ce qu'on pourrait prendre pour une sorte de « palmarès » des meilleurs hôpitaux pratiquant les fécondations in vitro en France. Il ne s'agit là que de taux de réussite et d'une moyenne nationale.
Certes, cela va probablement inciter des couples à se diriger vers tel ou tel hôpital pour augmenter leurs chances de réussir cette épreuve qu'est une fécondation médicalement assistée, mais le but premier de la publication de ces résultats est toute autre. D'ailleurs, afin que des comparaisons ne soient pas faites, les données rendues publiques sont extrêmement neutres.
L'intérêt est de permettre de aux hôpitaux qui réussissent moins bien de trouver les failles dans leurs processus et de s'inspirer des hôpitaux qui réussissent mieux. Cela permettra d'améliorer la moyenne nationale et donc la qualité des FIV pratiquées sur le territoire français.
La fécondation in vitro réussit différemment selon les hôpitaux
L'Agence de la biomédecine a analysé les performances de 103 hôpitaux de France et en a fait une moyenne, dans le cadre de ce rapport qui est prévu chaque année par la loi de bioéthique de 2011. Il a permis de mettre en évidence quelques différences selon les hôpitaux.
Si 71 centres sont « dans la moyenne » il y en a 32 autres qui sortent du lot, en positif ou en négatif. Et ceux dont les performances sont au-dessus de la moyenne nationale sont plus nombreux que ceux dont les performances sont en dessous de cette moyenne.
17 hôpitaux français, comme le Polyclinique Jean Villar à Bruges, le Polyclinique du Bois à Lille ou l'hôpital Saint-Joseph dans le 8ème arrondissement de Marseille font partie des très bons élèves avec des taux de FIV réussie supérieurs à la moyenne nationale.
Ce n'est pas le cas pour 12 autres mais ces différences s'expliquent non seulement en termes de soins mais aussi à cause de la différence des patientes traitées. Par exemple, l'hôpital Bichat-Claude-Bernard, de Paris, qui fiat partie des « mauvais élèves », traite beaucoup de femmes atteintes du Sida. Porter à terme une FIV chez ces femmes est beaucoup plus difficile. Mais ce n'est pas tout : la moyenne d'âge joue aussi sur les performances finales des hôpitaux.
Des pratiques pointées du doigt pour les FIV
Toutefois, il faut faire attention avec ces données et notamment chez les hôpitaux qui sont considérés comme des « bons élèves » et dont les taux de réussite d'une fécondation in vitro sont très élevés. Pour obtenir ces résultats, ils pratiqueraient une sélection et refuseraient de prendre en charge des cas complexes.
Une pratique critiquée au sein de l'ordre des médecins et en particulier par le professeur François Olivennes qui fait écho à une autre : le fait de conseiller une FIV à des patientes qui n'ont aucune chance de porter à terme leur grossesse.