Depuis le début de l’année, le virus communément appelé fièvre de Lassa sévit dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest. Au Nigéria, cette maladie endémique a déjà fait 110 morts. Pour se prémunir contre un risque de propagation, les autorités de Côte d’Ivoire ont annoncé plusieurs mesures préventives.
Elle s’appelle Lassa, porte le nom d’une ville nigériane et inspire la crainte en Afrique de l’Ouest. Depuis le début de l’année, cette fièvre hémorragique virale aiguë s’est, de nouveau, propagée sur plusieurs pays du continent, en particulier au Nigéria où plus d’une trentaine de victimes ont été recensées.
La Côte d’Ivoire prend les devants
Selon l’Institut Pasteur, entre 100 et 300 000 personnes ont déjà été infectées par le virus. Dans 80 % des cas, il ne présente aucun symptôme. En revanche, il se propage à la vitesse grande V au contact de l’urine ou des excréments des « rats à mamelles multiples », des rongeurs qui pullulent dans de nombreuses régions. Il peut également se transmettre par du matériel médical contaminé, mais également par voie sexuelle. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) précise que cette maladie est endémique « au Bénin (où elle a été diagnostiquée pour la première fois en novembre 2014), en Guinée, au Ghana, au Liberia, au Mali (diagnostiquée pour la première fois en février 2009), en Sierra Leone et au Nigeria ».
Ce n’est pas le cas de la Côte d’Ivoire et c’est pour cela que le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique a décidé d’informer la population des risques potentiels de contamination. Une démarche préventive louable qui permet de mieux appréhender le virus. « La Côte d’Ivoire n’est pas à l’abri d’un risque de propagation de la maladie », a confirmé le 6 février dernier la ministre Raymonde Goudou Coffie. Ainsi, en cas d’apparition des signes de forte fièvre suivis de malaise généralisé, de faiblesse et de douleurs musculaires, elle demande « à toute personne de se rendre immédiatement dans le centre de santé le plus proche ». Elle souligne également l’importance des règles communes d’hygiène, et notamment celles de « laver à l’eau propre et au savon tous les ustensiles de cuisine et les conserver à l’abri des rongeurs » et d’éviter « tout contact avec une personne atteinte du virus ».
Mieux vaut prévenir que guérir : la méthode ivoirienne, qui consiste à neutraliser en amont les causes de la propagation de l’épidémie en sensibilisant les populations, doit permettre de circonscrire l’épidémie. Un exemple pour toute la région.
Savoir anticiper les signes
Le gouvernement ivoirien fait bien de se prémunir contre cette fièvre hémorragique virale aiguë qui ressemble, de près comme de loin, à celle d’Ebola qui a fait plus de 11 000 victimes entre 2014 et 2016. À l’époque, comme le souligne dans Jeune Afrique Sylvain Baize, responsable de l’unité de biologie des infections virales émergentes à l’Institut Pasteur, le premier cas d’Ebola a mis plus de trois mois avant d’être diagnostiqué, d’où l’importance d’être prudent en cas de signes cliniques comme la fièvre. Cependant, le spécialiste français se veut rassurant. « Si vous êtes atteint et admis dans un hôpital avec un bon service de réanimation, vos chances de survie sont considérablement augmentées. Le traitement symptomatique permet aussi de limiter la mortalité. » Plus que jamais, un mot prévaut : la prudence !