Il n'en restait qu'un, mais lui aussi a été détruit : il s'agit du dernier projet d'expérimentation d'OGM en plein champ en France, mené par l’institut national de recherche agronomique (INRA). Ce projet s'est terminé le 13 juillet, et c'est la faute à une erreur de timing dans le dossier.
1 000 peupliers OGM détruits
Cette expérimentation consistait à étudier des peupliers qui avaient été génétiquement modifiés pour produire une pâte de meilleure qualité pour le papier, le peuplier étant à la base de la production de papier dans le monde. Ce milliers d'arbres étaient cultivés à Saint-Cyr-en-Val depuis longtemps, depuis 1995 exactement.
Depuis 6 ans, l'expérimentation avait pris une autre tournure : créer des peupliers en mesure de produire des biocarburants à partir de la biomasse des peupliers. Mais voilà, tout a été stoppé net et ces peupliers ont été détruits samedi 13 juillet 2013.
Cette culture OGM, d'environ 1 300 mètres carrés, était la dernière en France et, bien que réalisée par l'institut national de recherche agronomique, elle est soumise aux mêmes lois. Le dépôt de dossier a néanmoins été réalisé trop tard.
La fin de l'expérimentation due à des délais administratifs
L'autorisation de cette expérimentation, renouvelée en 2007 par l'INRA, se terminait en décembre 2012. C'est alors qu'un dossier de renouvellement pour cinq ans a été déposé : exactement le 20 décembre 2012, soit moins de deux semaines avant l’expiration de l'autorisation.
Un délai trop court pour les démarches à effectuer et les experts qui doivent prendre les décisions. En effet ce sont le Comité scientifique et le Comité économique, éthique et social qui doivent (CEES) du Haut conseil des biotechnologies (HCB) qui doivent donner leur avis sur un projet. Après quoi s'ouvre une enquête publique.
Mais la décision finale revient aux ministères de l'environnement et de l'agriculture. Mais ces deux ministères semblent ne pas trouver de commun accord. C'est le ministère de l'agriculture qui désire arrêter cette expérimentation.
Au final, l'INRA, dans l'impasse car n'ayant toujours pas obtenu d'autorisation gouvernementale pour cette expérimentation d'Organismes Génétiquement Modifiés, a décidé de tout stopper de son propre chef et a procédé à la destruction des plantes le 13 juillet 2013.
La recherche et l'expérimentation continuent hors de France
Si la France a été un des pionniers de la culture OGM dans les années 90, elle est désormais complètement hors jeu à cause d'une chute drastique du nombre de cultures en plein champ, chute qui a commencé dès les années 2000.
En 13 ans seulement de 170 tests en plein champ d'OGM, le nombre a été réduit doucement et sûrement jusqu'à aujourd'hui, ou aucune culture de la sorte ne subsiste sur le territoire. Mais ce n'est pas pour autant que les industriels et les chercheurs français abandonnent les OGM. Ils doivent simplement outrepasser la frontière.
A l'instar de la société Limagrain, qui est le quatrième semencier du monde, qui détient plusieurs champs d'expérimentation d'OGM en Espagne. Elle y teste du maïs transgénique résistant aux pesticides et produisant de lui même des insecticides.
En Australie, cette même société expérimente du blé transgénique dans le cadre d'un projet commun avec une autre entreprise.