Une étude publiée le 27 août 2013 dans le British Medical Journal met en garde contre le surtraitement du cancer de la thyroïde. 90 % des cancers de la thyroïde dépistés sont des nodules thyroïdiens cancéreux de 2mm ou moins, qui pour la plupart ne progresseront jamais. Il semble alors préférable de remplacer la mise en place d'un traitement lourd par une surveillance.
Les micro-cancers mieux dépistés
En 1973 aux États-Unis, le cancer de la thyroïde concernait 3,6 personnes sur 100 000 ; le nombre de cas a sensiblement augmenté, passant en 2009 à 11,6 pour 100 000 habitants. D'après l'équipe du Dr Juan Brito de la clinique Mayo (États-Unis), cette hausse s'explique surtout par un meilleur dépistage des micro-cancers, dits de type papillaire, dont la taille ne dépasse pas 2mm.
Ainsi le gap se creuse entre nombre de cancers dépistés et nombre de décès ; malgré une hausse du nombre de cancers, le nombre de décès est toujours de 0,5 / 100 000.
Un traitement lourd et porteur de risques
Avec de telles chances de survie et une faible fréquence de progression des micro-cancers, de lourds traitements peuvent être évités. En effet, le traitement de ce cancer consiste en l'ablation de la glande, qui peut être associée à une cure d'iode radioactif, cure qui nécessite un traitement hormonal substitutif à vie.
Les auteurs de l'analyse soulignent que cette cure peut avoir des effets secondaires, à court et long terme. À court terme, le traitement à l'iode peut engendrer une inflammation des glandes salivaires ; à long terme, on observe que le risque de leucémie est multiplié par cinq.
Face à ces risques, les chercheurs invitent à rebaptiser ces cancers papillaires, afin de dédramatiser le diagnostic et ainsi éviter de systématiser l'opération. Néanmoins, ils insistent sur la nécessité de la surveillance, car si une opération n'est pas nécessaire pour ces micro-cancers, il convient d'éviter leur progression.