Avec 45 % de bénéficiaires de greffes de rein, la France avancerait trop lentement et ne serait pas assez développée dans le domaine de l'insuffisance rénale terminale.
Après un constat réalisé par les états généraux du rein lundi 17 juin, la greffe du rein en France reste insuffisamment développée. En effet, le recours à la dialyse reste le premier moyen de traiter l'insuffisance rénale.
Selon la directrice générale de l'Agence de la biomédecine Emmanuelle Prada-Bordenave «Plusieurs études ont pourtant montré que la qualité de vie des patients, même âgés, est meilleure après une greffe ».
Côté financier, un patient greffé coûterait 20 000 euros par an face à un patient dialysé et ses 80 000 euros par an. Selon l'association de malades Renaloo, « Passer à 70 % de malades transplantés permettrait ainsi de diminuer de 1,7 milliards d'euros le coût de la prise en charge de l'insuffisance rénale ».
Les données enregistrées en 2010 montrent que 45 % des Français en insuffisance rénale ont été traités via une greffe rénale en 2010 face à 70 % en Norvège ou encore 60 % aux Pays-Bas. Il est à noter que l'accès de la greffe en France est très inégal selon les régions d'après une étude de la Société de néphrologie.
S'accompagnant d'un manque évident d'organes, la formation des médecins expliquerait en partie le retard de la France en matière de greffe rénale. Les néphrologues libéraux chargés d'orientés les patients vers la consultation pré-greffe sont peu formés aux innovations liées à la transplantation rénale. La peur de greffer des patients âgés de plus de 80 ans représente l'un des principaux frein à la greffe rénale en France, bien qu'ils représentent la majorité des insuffisants rénaux.
Selon le professeur Laville «il faudrait surtout renforcer les équipes de transplantation, chargées du suivi médical des 31 000 malades greffés, en plus de la prise en charge des nouveaux candidats ».