La France traverse actuellement une vague de grippe, qui provoque des hospitalisations d’un niveau exceptionnellement élevé par rapport aux années précédentes. Pour y faire face, plusieurs hôpitaux ont déclenché le « plan blanc » le vendredi 10 janvier.
Un fait plutôt inhabituel. Installé depuis le début de l’hiver, la grippe s’est intensifiée début janvier en France. Cette situation provoque des hospitalisations d’un niveau « exceptionnellement élevé » comparé aux saisons précédentes, observe Santé publique France (SpF). L’organisme note surtout qu’il y a autant d’hospitalisations en réanimation dans le groupe des 15-65 ans que chez les plus de 65 ans. Un fait rare.
Un plan blanc contre la grippe déclenché par plusieurs hôpitaux
Pour enrayer la flambée des cas de grippe, près d’une centaine d’hôpitaux ont déclenché le « plan blanc » le vendredi 10 janvier. Ce dispositif permet d’assurer la prise en charge rapide des patients lors d’une épidémie, en déprogrammant certaines opérations, jugées non-urgentes, ou en rappelant des personnels en congés. Les hôpitaux engagés dans ce plan se trouvent sur tout le territoire français, sauf à Paris et en Île-de-France, une région placée en alerte rouge depuis novembre.
L’épidémie pourrait durer plus longtemps que prévu
En règle générale, l’épidémie de grippe dure de dix à douze semaines chaque année, l’hiver. Mais cette fois, elle pourrait durer un peu plus longtemps. Selon le virologie Bruno Lina, la France traverse probablement le haut de la vague de grippe. Il pense que le pic pourrait être atteint cette semaine, comme l’anticipent les modèles mathématiques.
Plusieurs souches de grippe coexistent cet hiver
Santé publique France explique cette hausse des cas de grippe par la conjugaison de plusieurs facteurs. D’abord par le fait que les différentes souches se succédaient auparavant, alors que cette année elles coexistent. Ainsi, en ce mois de janvier 2025, les souches de la grippe A (H1N1) et B (Victoria) sont présentes.
Une troisième souche monte en puissance
Et ce n’est pas tout. En parallèle, une troisième souche monte en puissance, A (H3N2). Celle-ci renforce la circulation du virus chez les moins de 15 ans comme chez les plus de 65 ans. H3N2 a beaucoup circulé parmi les plus âgés, ces personnes étant plus contagieuses que les autres.
La fin des gestes barrières et des masques, l’une des causes de la hausse des cas de grippe
Comme les enfants constituent le premier réservoir de contaminations des personnes âgées, la Haute autorité de la Santé (HAS) recommande de les vacciner en premier, en particulier ceux de 2 à 17 ans, qui ont dû contaminer papy et mamie pendant les fêtes de fin d’année. Une autre raison de la propagation importante du virus est la fin des gestes barrières et des masques. Presque plus personne ne les respecte depuis le ralentissement du COVID-19.
Peu de soignants vaccinés contre la grippe en France
Par ailleurs, les professionnels de la santé, premiers exposés aux épidémies, ne montrent pas l’exemple. Selon un rapport de la HAS, un peu moins de 20% des hôpitaux ont à peine 30% de leur personnel vacciné en France. Or, l’OMS recommande qu’au moins 75% des soignants soient vaccinés contre la grippe. Cette obligation est au cœur d’un vif débat en France depuis la crise sanitaire du nouveau coronavirus. Le « tout vaccin » ne passe plus, après les résultats mitigés des vaccins Pfizer, Moderna et autres.