Des chercheurs britanniques ont publié une étude, de celle qui appuie là où ça fait mal. Elle révèle que selon le jour où les patients se font opérer, ils risquent l'infection nosocomiale ou autres suites postopératoires, et ce dès le mardi pour risquer le plus le week-end.
Les auteurs ont ici analysé les données nationales hospitalières anglaises pour 4.133.346 interventions chirurgicales et 27.582 décès postopératoires, sur les périodes 2008/2009 et 2010/2011. 4,5% des opérations ont été réalisées le week-end.
Les scientifiques se sont concentrés sur cinq types d’interventions lourdes sur l'œsophage et/ou l'estomac, l’ablation de lésions cancéreuses colorectales, le pontage coronarien, l'anévrisme de l'aorte abdominale et le poumon.
30 jours après intervention, la mortalité s’accroît en même temps que la semaine avance. Mauvais point pour le vendredi (44 %), mais le samedi et le dimanche représentent le pire moment avec 82 % de risques.
Pour toutes les opérations survenues (hors anévrisme) l’« effet week-end» existe » : les chercheurs ont enregistré que la mortalité à un mois (mais aussi dans les premières quarante-huit heures) est plus élevée pour les interventions pratiquées en fin de semaine et le week-end par rapport au lundi.
Le risque s’accroît davantage pour les patients atteints de plusieurs pathologies ou les multi hospitalisés.
La cause ? Une probable moins bonne qualité des soins en fin de semaine. Mais les auteurs de l'étude tempère : il « est difficile de tirer de manière absolue ce genre de conclusions ». Aussi, si les faits sont là le mystère demeure.
Faut-il « repenser la programmation des opérations non-obligatoires le week-end ? ». La différence se jouerait-elle au niveau du personnel de santé ou des patients ? Le week-end n'est-il pas réservé en priorité aux urgences ?
Des études approfondies mériteraient d'être réalisées sur l’« effet week-end » des établissements hospitaliers, y compris ailleurs qu'en Angleterre.