Impression 3D au service de la médecine : aujourd’hui les tissus humains, demain les organes

C'est une promesse tout droit sortie d'un film de science fiction. Pourtant, c'est possible : imprimer des tissus humains utilisables en chirurgie.

L'imprimante n'est plus ce qu'elle était. Simple jet d'encre, laser, sur papier ordinaire ou photo. Aujourd'hui, c'est l'ère de l'imprimante 3D. Jusqu'à présent, elles étaient réservées au design industriel. Elles se sont démocratisées dans le high-tech sur mesure, et même dans l'alimentation (imprimante à pizza, à gâteaux…), et désormais dans le domaine médical.

Ce n'est pour le moment qu'un soubresaut, l'esquisse d'une révolution. Mais la technique porte déjà ses premiers résultats.

Les chercheurs du MIT ont aidé la société Organovo à réaliser une imprimante 3D permettant de produire des tissus vivants. Des tissus pouvant être transplantés. La quantité que peut produire cette imprimante est très réduite. Néanmoins, quelques brins de muscles cardiaques, de poumons et de vaisseaux sanguins ont été créés.

Les premiers essais en Grande-Bretagne

Auparavant, une équipe britannique de l’université d’Oxford réussi à mettre au point une imprimante 3D dont est sorti un tissu pouvant s’intégrer au corps humain et reproduire certaines fonctions organiques selon la taille des éléments qui le composent, ses ingrédients (eau et lipides) et la façon dont ils sont imbriqués.

Une telle technologie pourrait permettre à terme de disposer d’un tissu qui remplirait certaines fonctions sans présenter les inconvénients d’un tissu humain qui oblige à intégrer les problématiques de rejet liées à la greffe.

Comment ça marche ?

La technologie robotisée de l'imprimante 3D est particulièrement complexe. La structure du tissu vivant, la place de chaque cellule humaine et du liant entre elles, est d'une extrême précision

Une imprimante 3D classique dépose de la poudre de plastique et de la colle couche par couche pour former l'objet demandé. La bio-imprimante d'Organovo remplace la colle et le plastique par des cellules musculaires.

Les cellules, les unes à côté des autres, se lient entre elles. Couche après couche, le tissu humain apparaît.

Vers l'impression d'organes

Plus loin que la simple création de tissus, les chercheurs du MIT envisagent de produire des organes complets grâce à leur bio-imprimante. Ces organes fourniront aux scientifiques des tissus à la demande afin de mettre un terme à la pénurie d'organes humains qui font toujours plus s'allonger les listes d'attentes de greffes.

Pour l'instant, les tissus produits par Organovo servent à la recherche pharmaceutique dans le cadre d'essais de médicaments directement sur des cellules humaines avant de débuter des tests cliniques.