Après novembre, le mois sans tabac, voici janvier, le mois sans alcool. C’est en tout cas le nouveau défi, lancé en Grande-Bretagne, qui consiste à être sobre juste après la période des fêtes.
Les Britanniques disent non à l’alcool pendant un mois
L’association Alcohol Concern a décidé de lancer un nouveau défi à la manière du mois sans tabac, en créant le mois sans alcool. C’est donc logiquement juste après les fêtes, au mois de janvier, que débute ce challenge. Et, en 2018, 4 millions de Britanniques ont participé, dont 100 000 qui se sont inscrits sur le site dédié et qui ont téléchargé l’application du défi.
Ce succès est dû, tout comme le mois sans tabac, à l’aspect communautaire de l’opération et au côté challenge qui est très motivant. Pour le professeur Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions : « C’est une façon intelligente d’utiliser les réseaux sociaux, avec des groupes de gens qui s’entraident. C’est plus facile que d’arrêter tout seul ».
Et ce mois sans alcool a des effets bénéfiques tout au long de l’année. En effet, une enquête menée auprès de 800 participants au mois sans alcool de 2018 a permis de confirmer l’intérêt du défi. Les personnes interrogées ont ainsi déclaré, au mois d’août suivant, boire, en moyenne, 3 jours par semaine, contre environ 4 jours avant. Elles ont indiqué avoir été ivres 2 fois dans le mois, au lieu de 3, voire plus. Enfin, le nombre de doses d’alcool a aussi baissé.
Un mois sans alcool en France ?
Et l’idée a traversé la Manche puisque des Français commencent à s’y intéresser et font le pari de passer un mois sans boire une goutte d’alcool. C’est ce que confirme Jean-Michel Delile, psychiatre et président du réseau français Fédération Addiction : « Cette initiative avait un écho relativement faible en France les dernières années, mais elle semble prendre un peu plus. Il s’agit de la soutenir et de la promouvoir ».
Alors, à quand une opération d’envergure de ce type en France, qui compte 50 000 décès dus à l’alcool, chaque année ? Jean-Michel Delile explique qu’il faut, tout d’abord, adapter cette opération aux modes de consommation des Français qui diffèrent de ceux des Britanniques. Il est aussi essentiel d’avoir le soutien des pouvoirs publics pour que cela fonctionne.