Selon une édude de modélisation réalisée par Virginie Supervie, officiant à l'unité épidémiologique, stratégies thérapeutiques et virologie clinique de l'institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 30.000 personnes ignorent leur statut sérologique en France. Elle invite donc à multiplier les occasions de dépistage pour optimiser les chances de prise en charge.
Le séminaire de recherche de l'agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) des 25 et 26 avril 2013 a pour objet la prévention et la prise en charge des individus contaminés par le virus du VIH.
Cet événement s'articule à l'étude de modélisation de Virgine Supervie, réalisée au moyen d'un rétrocalcul, grâce à laquelle il a été possible de quantifier « l'épidémie cachée du sida » en France, à savoir, identifier le nombre de personnes potentiellement contaminées par le VIH sans le savoir et déterminer leur profil.
20 % des 150.000 Français ayant la maladie ignorent leur séropositivé, soit 30.000 personnes. Parmi elles, essentiellement des hommes ayant des relations avec d'autres hommes (288 pour 10.000).
Virginie Supervie alerte : "Notre étude montre que l'absence de diagnostic constitue indéniablement une perte de chance pour une grande part de ces personnes vivant avec le VIH sans le savoir". "Ne bénéficiant pas d'un traitement antirétroviral, elles présentent en effet un risque élevé de morbidité et de mortalité." Elle ajoute : "Nous savons que les sujets ignorant leur statut sérologique sont à l'origine de la majorité des cas de transmission du virus à de nouvelles personnes. L'enjeu de santé publique est donc très important."
Le dépistage reste donc la meilleure arme de prévention pour endiguer la maladie.