Annoncé le 2 mai, le 3e Plan Autisme fait grandement parler de lui dans le milieu de la psychiatrie. Sacrifiant cette méthode qui n'a pas su faire ses preuves, le gouvernement souhaite privilégier une approche éducative. Un Plan maladroit qui provoque la fronde.
Les professionnels de la psychiatrie étaient réunis le samedi 15 juin lors d'une manifestation pour le droit à la santé organisée mise en place par le Collectif 39 contre la suit sécuritaire. Une nouvelle marque du mécontentement de la profession face à l'annonce du Plan Autisme par le gouvernement, dénoncé comme une remise en cause d'une psychiatrie humaniste.
Une approche éducative
Le troisième plan autisme entérine les conclusions de la Haute autorité de santé (HAS) en préconisant une approche éducative, comportementale et développementale de la maladie. Il initie également le dépistage dès 18 mois et la prise en charge la plus précoce possible. Il réforme les formations professionnelles afin de les rendre conformes avec les connaissances scientifiques actuelles. L'accueil des enfants dans le secteur maternel fait aussi partie des priorités.
Le projet a décroché un budget de 200 millions d'euros. Projet maladroit s'il en est, puisqu'il remet en question l'approche psychothérapeutique de la prise en charge de l'autisme. Ces méthodes « n'ont pas fait la preuve ni de leur efficacité ni de leur absence d'efficacité » a déclaré la HAS.
Un plan soutenu par les familles
Ce plan autisme était également très attendu des associations de familles, et celles-ci voient une bonne partie de leurs demandes satisfaites. Néanmoins, il reste des points faibles.
Va-t-on se retrouver avec du personnel recyclé formé à la va-vite en une semaine ? L'inclusion de classes dédiés aux autistes ne vont-elles pas, paradoxalement, devenir des classes d'exclusion ?
De plus, certains points qualifiés d'importants ont été passés sous silence et ne font pas partie du plan. L'indépendance des Centres de Ressource Autisme, par exemple, ou la réorientation des crédits vers le médico-social où la prise en charge ne coût pas 800 euros la nuit comme en milieu hospitalier.
Les familles ont tout de même lancé une pétition de soutien aux orientations du Plan Autisme. Un appel guère écouté par les pédopsychiatres refusant la remise en question, pourtant censés vouloir aider les 600 000 malades…