Le projet de clause de conscience pour les pharmaciens a été au cœur d’un débat mouvementé entre l’Ordre des pharmaciens, le planning familial et des associations pour être finalement suspendu.
Une clause de conscience pour les pharmaciens
« Refuser d'effectuer un acte pharmaceutique susceptible d'attenter à la vie humaine », voici la clause de conscience qui pose problème. Actuellement, seuls les médecins, infirmiers et les sages-femmes ont une clause de conscience régissant leurs professions. Pour remédier à cette exception concernant les pharmaciens, l’Ordre des pharmaciens a donc décidé d’ouvrir une discussion avec les professionnels des officines afin de décider si une telle clause est nécessaire pour eux.
Un sondage a été organisé pour poser la question aux intéressés. Celui-ci devait se terminer le 31 août et aider à la prise de décision. Mais dès la diffusion de cette nouvelle, le planning familial ainsi que des associations de défense des droits des femmes ont émis leur désaccord avec cette clause de conscience.
La clause de conscience pour les pharmaciens dérange !
En cause, le concept « d’attenter à la vie » qui peut être interprété de multiples manières. En effet, pilule du lendemain et IVG médicamenteuse ne peuvent-elles pas être cataloguées comme des produits susceptibles d'attenter à la vie humaine selon certains pharmaciens ?
C’est la question que posent le planning familial et les associations qui ont décidé de faire de la réflexion autour de la clause de conscience un véritable débat de société. Il faut rappeler qu’actuellement certains pharmaciens refusent déjà de vendre ce type de produits sous de faux prétextes. Ce refus, aujourd’hui illégal, deviendrait-il possible avec cette nouvelle clause de conscience ?
Pour éviter que les femmes ne connaissent des difficultés lorsqu’elles se rendent dans une pharmacie pour demander un produit de contraception d’urgence, il a donc été demandé à l’Ordre des pharmaciens d’abandonner son projet. C’est choses faites puisque l’Ordre des pharmaciens vient de publier un communiqué dans lequel il annonce suspendre la réflexion autour de la clause de conscience.