Des chercheurs français et néerlandais ont pu établir que la pollution au diesel aurait des conséquences graves sur les bébés à naître, mais également sur leurs propres enfants.
Les dangers de la pollution de l’air
La pollution de l’air est au cœur des débats environnementaux depuis de nombreuses années. Elle inquiète, en effet, car ses conséquences sont graves. À ce jour, on sait, par exemple, que la pollution atmosphérique est responsable d’environ 600 000 décès par an en Europe, selon l’Organisation Mondiale de la santé (OMS).
Mais ce n’est pas tout. On a également pu établir que les femmes enceintes étaient beaucoup plus sensibles à cette pollution qui peut nuire au développement du fœtus. C’est ce qu’indique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui parle des conséquences nocives sur le poids et le périmètre crânien des bébés.
Aujourd’hui, une étude relance le débat en pointant particulièrement du doigt la pollution au diesel et ses effets sur les femmes enceintes. Les résultats sont très inquiétants.
Les conséquences de la pollution au diesel pour les femmes enceintes
Menée par une équipe de chercheurs franco-néerlandais, cette étude, publiée dans Particle and Fibre Toxicology, s’est particulièrement intéressée aux conséquences de la pollution au diesel sur le fœtus.
Pour cela, ils ont exposé 16 lapines en gestation à des niveaux de pollution atmosphérique au diesel équivalents à ce qu’une femme peut respirer au quotidien si elle vit près d’une grande artère. Ils ont alors pu découvrir que les nanoparticules présentes dans le diesel étaient capables de passer la barrière placentaire. Le fœtus n’est alors pas protégé et il subit cette pollution durant son développement.
Mais l’étude révèle également une autre information surprenante. Les conséquences de cette pollution sont intergénérationnelles. En effet, la mère et l’enfant subiront les suites de cet empoisonnement de l’air, mais la génération suivante également.
Les chercheurs se sont, en fait, aperçus que l’on ne trouvait pas de traces de nanoparticules chez les petits-enfants des lapines, mais que certaines fonctions, comme les échanges d'acides gras entre la mère et les fœtus, étaient modifiées au moment où leurs filles étaient enceintes. Cela implique donc que les enfants et les petits-enfants d’une femme touchée par la pollution au diesel seront concernés par les effets néfastes de cette intoxication.