La récupération rapide après chirurgie est une méthode clinique postopératoire permettant aux patients de se remettre rapidement des actes chirurgicaux. Déjà en place depuis plusieurs années dans les pays scandinaves, elle intéresse de plus en plus la France.
La méthode de la récupération rapide après chirurgie
Publié en juillet, un rapport de la Haute autorité de santé (HAS) fait beaucoup parler de lui. En effet, il met en avant une méthode révolutionnaire en matière de soins postopératoires : la récupération rapide après chirurgie (RRAC). Créée dans les années 90 par le docteur Henrik Kehlet, cette méthode permet aux patients de récupérer leurs capacités physiques et psychiques très vite et ainsi de sortir de l’hôpital rapidement après une convalescence plus efficace et moins traumatisante.
La RRAC nécessite une implication de l’ensemble des équipes médicales. Elle compte de nombreux critères permettant aux soignants de réfléchir au mieux chaque étape de l’intervention : anesthésie plus légère, meilleure définition du jeûne opératoire, réduction du stress chirurgical, optimisation médicamenteuse, position verticale… Médecins anesthésistes, chirurgiens, rééducateurs, infirmiers… sont donc tous concernés par la RRAC et doivent, en conséquence, être formés à ces nouvelles pratiques.
Un enjeu économique pour l’assurance maladie
Mais la RRAC n’est pas seulement une pratique favorable aux patients. Elle est aussi un véritable enjeu économique. En effet, les convalescences de courte durée entraînent des frais limités pour les hôpitaux et l’assurance maladie.
Si, aujourd’hui, les données sont encore insuffisantes pour connaître les économies réalisées par la France si cette méthode est généralisée, on sait déjà que les hôpitaux l’utilisant ont pu faire des économies. Ainsi, les Hospices civils de Lyon, qui ont mis en place cette méthode dès 2012, estiment à 200.000 euros par an les économies réalisées.
Des actions déjà réalisées pour mettre en place la RRAC en France
Depuis janvier 2014, le Grace (Groupe francophone de réhabilitation améliorée après chirurgie), regroupant de nombreux professionnels de la santé, travaille sur la diffusion de la méthode de la récupération rapide après chirurgie. L’association a d’ailleurs déjà réalisé un logiciel d’audit pour les établissements intéressés par cette pratique et elle souhaite mettre en place un cahier des charges pour mieux l’appréhender.
La HAS et l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP) ont également déjà mené différents travaux sur la question et en font un enjeu majeur pour l’avenir de la récupération postopératoire.
Enfin, la récupération rapide après chirurgie serait transposable à de nombreuses autres spécialités comme, par exemple, la chirurgie orthopédique, la chirurgie urologique, la chirurgie gynécologique ou encore la chirurgie cardiothoracique. Une belle avancée pour les patients qui devrait donc intéresser de nombreuses équipes médicales et être ainsi de plus en plus utilisée en France.