Créer une véritable filière de télémédecine, tel est l'objectif. Mardi 23 avril, les industriels du numérique et des technologies médicales ont appelé à un développement de cette méthode de suivi des traitements à distance. Un projet qui pourrait être une solution aux déserts médicaux.
La télémédecine, aujourd'hui, c'est beaucoup de paroles pour peu d'action. Beaucoup d'expérimentations, mais un déploiement au ralenti. Les fédérations professionnelles réclament une forte implication politique afin d'y remédier.
La télémédecine regroupe la télé consultation, la télé expertise et la télé santé. Le concept : faire voyager les données plutôt que les patients. En mettant en relation tous les professionnels de santé et les patients via une plateforme internet et téléphonique, cette méthode répond à trois enjeux majeurs en matière de santé : les déserts médicaux, le vieillissement de la population (50 % de la population sera dépendante d'ici 2050) et la réduction des coûts de la prise en charge des malades.
L'idée des professionnels des technologies médicales est de créer un comité mêlant publique et privé, incluant les ministères concernés ainsi que l'assurance maladie. Il servira de guichet unique pour les porteurs de projets. A terme, la concrétisation de ces projets devrait engendrer des emplois.
A grande échelle, la télémédecine impliquerait de nouveaux modes de prise en charge des services de santé à distance, des forfaits d'innovation en télémédecine accompagnés d'un système d'évaluation.
Le livre blanc de la télémédecine
Les fédérations Syntec Numérique et Snitem ont publié un livre blanc sur ce domaine d'activité. L'ouvrage réunissait les études d'expériences de prise en charge à distance de maladies chroniques.
Le livre blanc suggère de soutenir les projets les plus porteurs en termes de santé publique et du point de vue industriel. Ils concernent les maladies chroniques lourdes. On parle d'insuffisance cardiaque, de diabète ou de broncopneumopathie chronique (BPCO).
Pour un pays tel que la France, ces chiffres sont décevants. A savoir que l'hexagone se situe sur la troisième marche du podium des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques en matière de dépenses de santé. C'est 220 miliards d'euros, soit 11,8 % du PIB qui y sont consacrés.
La télémédecine ne récolte qu'une part insignifiante de ces dépenses, soit 0,05%. Ainsi, le livre blanc rapporte qu'à la fin de l'année 2011, on dénombrait 256 projets de télémédecine en France. Seulement 114 étaient opérationnels.
Télécardiologie : l'urgence d'un développement en France
Le livre blanc souligne le manque de développement des techniques de télémédecine en cardiologie et dans le domaine respiratoire en France. 3 000 personnes bénéficient d'un système de télécardiologie de nouvelle génération.
Dans d'autres pays, des modèles d'appareils de télécardiologie sont déjà opérationnels et connaissent un véritable succès. C'est le commencement de nouveaux marchés.
Pour Philippe Ritter, rythmologue à la clinique chirurgicale Val d'Or à Saint-Cloud et président du congrès Cardiostim, « C'est un enjeu incontournable pour l'avenir ».