Pour ou contre la vaccination contre la grippe par les pharmaciens ? Michèle Delaunay et Jean-Paul Ortiz, respectivement pour et contre, nous apportent leur éclairage sur la question.
Les pharmaciens vont pouvoir vacciner contre la grippe
Cette semaine, les députés ont voté en faveur d’une expérimentation qui sera menée sur 3 ans. Celle-ci concerne la vaccination contre la grippe et autorise les pharmaciens à la pratiquer, en plus des médecins et des infirmiers.
Une proposition qui était soutenue par l’Ordre des Pharmaciens, mais pas par plusieurs syndicats de médecins et qui est toujours au cœur d’un débat.
Améliorer le taux de vaccination
Michèle Delaunay, cancérologue et député socialiste, à l’origine de l’amendement qui a été voté par les députés, défend son idée dans les médias en mettant en avant les problèmes liés au taux de vaccination assez bas en France.
En effet, la couverture vaccinale baisse régulièrement passant de 58 % en 2008-2009 à 48 % en 2015-2016. Chez les personnes de plus de 65 ans, le taux de vaccination a ainsi perdu plus de 14 points depuis 2009. C’est en se basant sur ces chiffres que Michèle Delaunay a souhaité élargir les lieux de vaccination en permettant aux pharmaciens de pratiquer celle contre la grippe.
Elle souligne que : « Si la couverture vaccinale était de 75 % (objectif fixé par l'OMS) 3 000 décès seraient évités chez les personnes de 65 ans et plus ».
Une mauvaise idée…
Mais selon Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux, cette décision serait une mauvaise idée. En effet, il témoigne en indiquant que les pouvoirs publics vont dans le mauvais sens.
Pour lui, la crise de confiance liée à la vaccination ne trouvera de réponse que dans un dialogue entre médecins et patients. Il indique ainsi sur France Info : « C’est dans un dialogue singulier qu’on va pouvoir apporter les réponses. Ce n'est pas derrière un comptoir d’une pharmacie, ce n’est pas en multipliant les lieux d’injection qu’on va faire remonter les taux de vaccination ».
Il propose, d’ailleurs, pour améliorer ce dialogue, de créer des consultations de prévention durant lesquelles le médecin pourrait remettre à jour le carnet de vaccination, mais également parler d’autres problèmes comme l’obésité ou les conduites addictives, par exemple.