Vendredi 20 mars, le Conseil constitutionnel a jugé que le caractère obligatoire de la vaccination des enfants présent dans le code de la santé publique n’est pas contraire à la Constitution de 1958. L’occasion pour nous de revenir sur les débats qui se font de plus en plus nombreux autour de la question de la vaccination obligatoire.
La France, un des seuls pays ou la vaccination reste obligatoire
La France est à ce jour un des seuls pays européens, avec l’Italie et la Belgique, qui impose au moins un vaccin aux enfants. Le Conseil constitutionnel avait été saisi par l’avocat d’une famille qui refusait de faire vacciner leur fille de trois ans contre le DTP (diphtérie-poliomyélite-tétanos).
Le DTP est le seul vaccin obligatoire en France et le fait de s’y soustraire est réprimé par le code pénal. Le Conseil constitutionnel a estimé qu’il était « loisible au législateur de définir une politique de vaccination afin de protéger la santé individuelle et collective ». De plus, il a ajouté que ce n’était pas son rôle « de remettre en cause, au regard des connaissances et des techniques, les dispositions prises, ni de rechercher si l’objectif de protection de la santé aurait pu être atteint par d’autre voies, dès lors que les modalités retenues par la loi ne sont pas manifestement inappropriées à l’objectif visé ».
Les Français, de plus en plus méfiants des effets secondaires
Même si la décision du Conseil constitutionnel est sans appel, un nombre de plus en plus important de Français s’interroge sur le bien-fondé de la vaccination alors que, médecins et pédiatres, la défendent toujours. Ce qui motive cette interrogation des Français c’est la peur des effets secondaires du vaccin. Prenons par exemple le Gardasil, vaccin contre le cancer du col de l’utérus, accusé par ses détracteurs de favoriser diverses maladies neurologiques dont la sclérose en plaques. Le Gardasil est le vaccin le plus contesté à ce jour en France.
« Les gens sont devenus réticents à cause de l’attitude des médecins qui nient en bloc les effets secondaires des vaccins et qui, comme les pouvoir publics, sont encore souvent trop liés aux labos » nous explique Jacques Bessin, président de l’Union nationale des associations citoyennes de santé.
Selon Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), si la vaccination n’est plus obligatoire, cela ne ferait pas s’effondrer, du jour au lendemain, la couverture vaccinale. Il explique d’ailleurs que « dans les autres pays, où la vaccination n’est que recommandée, les taux de couverture sont assez similaires » à ceux de la France.
Alors si la fin de la vaccination obligatoire n’a pas vraiment de cause sur les taux de couverture, pourquoi le Conseil constitutionnel a pris cette décision ? Tout simplement parce que la décision contraire aurait pu être mal interprétée et donnée l’idée qu’il n’est plus nécessaire, ni utile, de vacciner son enfant. Pour un grand nombre d’experts nous nous dirigeons vers la fin de la vaccination obligatoire mais si tel est le cas, ce changement devra se faire en douceur pour ne pas modifier brusquement les habitudes des français, ce qui pourrait avoir des conséquences regrettables sur leur santé.