Le mercredi 10 avril, l’Académie de médecine a présenté un rapport dans lequel elle recommande la fin des examens inutiles devenus monnaie courante ces dernières années.
Afin d’«améliorer la pertinence des stratégies médicales », les sages de la rue Bonaparte ont présenté un rapport mercredi 10 avril dans lequel ils dénoncent l’augmentation des examens inutiles où les médecins négligent les examens cliniques, c’est-à-dire l’examen du malade au profit des examens complémentaires au cours desquels ils ont recours à des outils techniques dont la fiabilité est encore à prouver.
Or, cette pratique est non seulement dommageable pour le patient, réifié, objectivé, réduit à un simple numéro, mais aussi pour le médecin qui se distancie et perd toute connexion avec le malade.
Le Pr Mornex estime à ce titre qu’ «il faut revenir à une conception plus humaniste de la médecine » et favoriser les examens cliniques.
Caroline Leclercq, chirurgienne à l’Institut de la main de Paris en a fait l’expérience : «récemment, une patiente m'a été adressée pour se faire opérer d'un syndrome du canal carpien sur la base d'un électromyogramme (mesure de la vitesse de conduction nerveuse) anormal. Dans cette pathologie, en effet, la plainte des patientes est au premier plan, car un nerf important est comprimé dans un canal devenu trop étroit. L'engourdissement de la main au réveil est particulièrement désagréable et si, dans les cas typiques, la Haute Autorité de Santé (HAS) ne recommande pas de faire d'électromyogramme, le plus souvent l'examen est réalisé. »
Ces examens, coûteux, exigent une analyse minutieuse du cas médical, ce que ne font pas toujours les médecins.
Un des corraporteurs de l’Académie, Pr Guy Nicolas, rappelle qu’un « examen pertinent c’est [avant tout] celui dont a besoin le malade au moment où on l’examine. »