Une étude de l'Université de Fribourg (Suisse) annonce qu'un cinquième des enfants en âge scolaire présentent des symptômes d'alimentation sélective, un trouble alimentaire bien moins connu que la boulimie ou encore l'anorexie. Ses conclusions viennent d'être publiées dans une revue allemande.
La boulimie ou l'anorexie ne sont pas les seuls troubles du comportement alimentaire qui sévissent… Le syndrome de l'alimentation sélective toucherait un cinquième des jeunes enfants scolarisés soit 20,3 % des enfants, d'après une étude de l'Université de Fribourg, en Suisse.
Les enfants sondés rejettent de nombreux aliments et ne mangent qu'une gamme de nourriture très étroite. D'autres désordres peuvent peser sur leur développement, tels le trouble émotionnel d'évitement alimentaire, ou la dysphagie fonctionnelle qui consiste à refuser de manger par peur de s'étouffer ou de vomir.
Ces phénomènes de sélection de la nourriture ingurgitée ont déjà été étudiés auprès de la petite enfance. La nouveauté réside dans la population ciblée par l'étude : c'est la première fois qu'un travail chiffré est réalisé auprès d'un panel d'enfants en âge scolaire, non pris en charge cliniquement, a annoncé l'Université de Fribourg, mercredi 8 mai.
Le sondage a été réalisé dans les cantons de Vaud, Fribourg et Berne. 730 enfants âgés de 8 à 13 ans ont été interrogés, dont la moitié est francophone et l'autre germanophone. Ce sont 20,3% des enfants sondés qui présentent des symptômes d'alimentation sélective. L'alimentation sélective liée à un trouble émotionnel ou à de la dysphagie fonctionnelle est moins répandue car elle touche respectivement 7,9% et 1,6% des sondés.
D'après ses auteurs, l'étude souligne que les comportements alimentaires restrictifs ou évitant, jusqu'à présent surtout observés auprès des plus petits, existent aussi de façon non négligeable chez les enfants plus âgés.
L'étude illustre la façon dont ces troubles apparaissent chez les enfants en âge d'aller à l'école. Le résultats du sondage permettent d'instaurer des mesures préventives, indique la responsable de l'étude Simone Munsch, professeure en psychologie clinique à l'Université de Fribourg.
Dans un autre temps, l'étude s'intéresse à l'alimentation incontrôlée chez les enfants du même âge : ceux-ci souffrent d'un sentiment de manque de contrôle lorsqu'ils mangent qui les amène à trop s'alimenter.