L’Anses vient de donner un avis défavorable aux systèmes d’information nutritionnelle testés actuellement dans des grandes surfaces. Ces derniers ne seraient pas pertinents pour aider les Français à changer leurs mauvaises habitudes alimentaires.
Le test grandeur nature des systèmes d’information nutritionnelle
Depuis septembre 2016, sont testés, dans des grandes surfaces, des systèmes d’information nutritionnelle (SIN). Ils sont censés guider les consommateurs pour mieux choisir les produits en fonction de leurs valeurs nutritives, bénéfiques ou non. Par le biais de couleurs ou de graphiques, on peut ainsi déceler plus facilement les aliments trop sucrés, trop salés ou trop gras. Ces systèmes doivent donc, sur le long terme, permettre à tout un chacun de changer son alimentation pour que celle-ci soit plus équilibrée afin d’éviter certaines pathologies.
Lors de l’évaluation en grandes surfaces, différents systèmes ont été testés comme : nutri-repères, nutri-couleurs, nutri-score (5C), Health Star Rating (HSR) et SENS. L’objectif étant de trouver celui convenant le mieux au grand public pour éventuellement le généraliser sur tous les emballages.
Oui, mais voilà, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) vient de rendre un avis plutôt défavorable concernant les systèmes d’information nutritionnelle en général.
Des systèmes peu pertinents au niveau nutritionnel
L’Anses s’est concentrée sur différentes caractéristiques des systèmes d’information nutritionnelle pour les évaluer. Elle est partie du principe que : « La pertinence en matière de nutrition d’un SIN est entendue comme sa capacité à réduire l’incidence de pathologies dans l’ensemble de la population par l’intermédiaire de ses effets sur les choix alimentaires ».
Deux problèmes majeurs ont été trouvés. Tout d’abord, le fait que les systèmes d’information nutritionnelle : « ne prennent pas en compte l’ensemble des variables pertinentes au regard des enjeux de santé publique liés à l’alimentation ». En second lieu, les SIN n’ont pas prouvé leur capacité à changer les habitudes alimentaires des consommateurs, provoquant même parfois des effets contradictoires ou des comportements inappropriés.
Au final, l’Anses conclut que : « La pertinence nutritionnelle des SIN examinés dans une perspective de santé publique n’est pas démontrée ». C’est une mauvaise nouvelle quand on sait qu’un tiers des Français est en surpoids et que les maladies liées aux mauvaises habitudes alimentaires sont en augmentation.