Selon une étude de l’Inserm, des pesticides utilisés couramment, les pyréthrinoïdes, seraient toxiques chez l’homme et pourraient avoir un impact non négligeable sur le développement du cerveau des enfants.
Une atteinte du développement neurologique
Les pyréthrinoïdes sont des insecticides utilisés très souvent, dans les champs de fruits et légumes … mais aussi dans nos habitations. Explications.
Jean-François Viel et Cécile Chevrier, chercheurs à l’Inserm – Institut national de la santé et de la recherche médicale – ont donc voulu tester l’impact de ces pesticides sur notre santé. Ils ont pris 287 enfant, suivis depuis la grossesse, jusqu’à l’âge de six ans, puis les ont testé intellectuellement, avant de chercher dans leurs urines des traces de pyréthrinoïdes.
La compréhension verbale et la capacité à mémoriser de nouvelles connaissances ont été mesurées, parallèlement à la concentration des résidus de la décomposition des pyréthrinoïdes par le corps. Une correspondance inquiétante a été trouvée entre la faiblesse des performances cognitive chez l’enfant d’un côté, et la teneur en pesticide dans les urines. Les performances intellectuelles plus faibles se traduisent par des difficultés de compréhension, concentration et acquisition de nouvelles informations.
« Bien que ces observations doivent être reproduites par d'autres études afin de pouvoir conclure définitivement, elles pointent la responsabilité potentielle à faibles doses de la deltaméthrine en particulier – un pyréthrinoïde – et des insecticides pyréthrinoïdes en général », détaillent les chercheurs dans un communiqué de l’Inserm. « Nous n'avons pas de mécanisme d'action à proposer aujourd'hui » notent les auteurs de l’étude, mais « des efforts de recherche doivent se poursuivre afin d’identifier des causes qui puissent faire l’objet de mesures de prévention. »
Shampooings anti-poux, lotions contre les moustiques : des produits du quotidien
Les pyréthrinoïdes sont employés dans divers domaines. Que ce soit dans l’agriculture, avec les insecticides ou bien avec les produits vétérinaires, les antiparasitaires. Plus inquiétant, ces produits chimiques sont employés régulièrement dans nos habitations : les lotions anti-poux, les colliers antipuces ou encore dans les anti-moustiques.
Les enfants sont confrontés dès leur plus jeune âge à ce genre de produits. Et cela ne va pas sans nuire au développement de fonctions importantes et déterminantes dans la période scolaire, comme nous le disions plus haut : leur concentration, leur compréhension de l’environnement, leur capacité à acquérir de nouvelles connaissances et leur mémoire sont affectées.
En attendant, les mesures de bon sens restent de rigueur pour lutter contre la pollution intérieur : bien aérer son domicile, ne pas abuser des produits chimiques en milieu fermé et passer régulièrement l’aspirateur.